Ça s'appelle une « unité de soins palliatifs », paix, passage… Encore une fois, tous mes visiteurs me parlent immédiatement des sourires croisés ici
. Des lignes émouvantes que Michèle Bernard-Requin a écrit depuis l'hôpital Sainte-Perrine à Paris, où elle se trouve, selon ses mots, « en fin de vie ». Michèle Bernard-Requin est l'une des grandes figures du monde judiciaire. Elle fut tour à tour avocate, puis procureure à Rouen, Nanterre et Paris. En 1999, elle est nommée vice-présidente du Tribunal de Grande Instance de Paris, elle présida la 10e Chambre correctionnelle de Paris puis la Cour d'Assises, et enfin elle fut avocate générale à Fort-de-France de 2007 à 2009.
« Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté ».C'est une île, un îlet, quelques arbres. Autour de nous, à Paris et ailleurs, c'est la tempête : la protestation, les colères, les grèves, les immobilisations, les feux de palettes. Maintenant, je comprends, enfin, le rapport des soignants avec les patients, je comprends qu'ils n'en puissent plus aller, je comprends, que, du grand professeur de médecine, qui vient d'avoir l'humanité de me téléphoner de Beaujon, jusqu'à l'aide-soignant et l'élève infirmier qui débute, tous, tous, ce sont d'abord des sourires, des mots, pour une sollicitude immense. À tel point que, avec un salaire insuffisant et des horaires épouvantables, certains disent : « je préfère m'arrêter, que de travailler mal » ou « je préfère changer de profession ».
L'ancienne magistrate dévoile ainsi un cri d'alarme poignant en soutien aux soignants. Elle évoque le triste constat de son quotidien : J'apprends que la structure de Sainte-Perrine, soins palliatifs, a été dans l'obligation, il y a quelques semaines, de fermer quelques lits faute de personnel adéquat, en nombre suffisant et que d'autres sont dans le même cas et encore une fois que les arrêts de travail du personnel soignant augmentent pour les mêmes raisons, en raison de surcharges. Maintenez, je vous en conjure, ce qui va bien, au lieu d'essayer de réduire à ce qui est devenu le lot commun et beaucoup moins satisfaisant.
Et surtout son admiration envers les professionnels du soin : Il faut comprendre que le rapport à l'humain est tout ce qui nous reste, que notre pays, c'était sa richesse, hospitalière, c'était extraordinaire, un regard croisé, à l'heure où tout se déshumanise, à l'heure où la justice et ses juges ne parlent plus aux avocats qu'à travers des procédures dématérialisées, à l'heure où le médecin n'examine parfois son patient qu'à travers des analyses de laboratoire, il reste des soignants, encore une fois et à tous les échelons, exceptionnels. Le soignant qui échange le regard.
Pour lire ce témoignage en intégralité, rendez-vous sur le site du Point
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