Pour protester contre le maintien des lits fermés et la situation tendue dans les services d’urgence, SAMU-Urgences de France (SUdF), que présidait François Braun avant de devenir ministre de la Santé, a décidé de recenser à partir d’aujourd’hui, jeudi 1er décembre, « les morts inattendues ».
Par « morts inattendues », le SUdF entend, entre autres, les patients décédés durant une attente dans les services d’accueil des urgences (SAU) ou en préhospitalier, faute de possibilité d’engagement SMUR. « Tous les jours, nous sommes confrontés à ces choix insupportables, à ces situations insolvables d’une responsabilité démesurée faute de moyen et face à un système défaillant où on laisse les urgentistes répondre seuls là où tous les autres ont fermé la porte », déplore-t-il dans un communiqué. Les services d’urgences sont en effet exsangues. Une situation que la mission flash, malgré l’évaluation positive rendue par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) n’est pas parvenue à améliorer.
Un deuxième recensement de ce genre
Le recensement s’effectuera de manière quotidienne, via le recours à une plateforme déclarative qui, prévient le syndicat, ne doit pas se substituer à la déclaration d’événement indésirable grave associé aux soins, telle que le prévoient les procédures d’établissements. « Nous espérons que ce nouvel indicateur de dangerosité permettra une prise de conscience de la nécessité d’une action profonde au sein de nos établissements pour rétablir des conditions de soins décentes et sécuritaires. » En 2018 déjà, le syndicat avait lancé l’opération « No bed challenge », qui dénombrait chaque jour le nombre de malades ayant passé la nuit sur un brancard aux urgences, faute de lits disponibles. Un décompte qui, dans le contexte d’un système de santé qui craque à toutes les coutures, n’émeut plus personne.
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