En Île-de-France, la pénurie de pédiatres oblige certains hôpitaux à transférer des bébés en urgence... à 150km de chez eux. Une situation qu'a vécu Clémence, une mère de famille dont la petite fille, atteinte d'une bronchiolite sévère et en difficulté respiratoire, a dû être tranférée en réanimation à... 150km de Paris, à Orléans (dans le Loiret), rapporte France 3 dans un reportage. La petite fille, aujourd'hui, est sortie d'affaire mais la situation fait réfléchir. D'autres bébés parisiens ont dû être hôpitalisés à Lille (Nord) ou encore à Rouen (Seine-Maritime). Des parents, inquiets et indignés, ont décidé d'écrire au Président de la République et à la ministre de la Santé, pour les alerter mais aussi pour leur demander d'agir rapidement, avant que des drames ne se produisent
, écrivent-ils. Dans cette pétition, intitulée Sauvons la réanimation pédiatrique
, ils disent refuser que la France, 6ème puissance mondiale, mette ses enfants en danger pour des raisons budgétaires
.
Manque de personnel et fermeture de lits conduisent de plus en plus fréquemment au transfert de bébés et d’enfants en détresse vers d’autres services de réanimation, à Rouen, Amiens ou encore Lille. Fin novembre, trois lits de réanimation pédiatrique ont été fermés au Kremlin Bicêtre, quatre à Garches et neuf à Necker. D’octobre à la mi-décembre, 25 enfants ont dû être conduits en urgence hors d’Île-de-France, parce qu’il n’y avait plus de place dans les services de réanimation pédiatrique de la région. L’hiver dernier, seuls trois enfants avaient été transférés, tant il est certain que transporter un bébé ou un enfant en urgence vitale sur plusieurs centaines de kilomètres peut à tout moment conduire à un drame.
Car le manque de personnel s’explique par les difficultés de recrutement d’infirmier-e-s mais aussi de médecins dans ces services. Et pour cause : le métier d’infirmier-e en réanimation requiert un niveau de qualification très élevé, les personnels consentent à des sacrifices difficilement imaginables (heures supplémentaires non payées, horaires décalés, etc.), endossent des responsabilités écrasantes, et sont régulièrement confrontés à la mort de bébés et d’enfants, dont ils ne se remettent jamais vraiment. Le tout pour un salaire moyen de 1600 euros par mois
.
L'Agence régionale de santé (ARS) ne nie pas le problème et explique que le nombre de pédiatres sur la région est insuffisant pour faire fonctionner les 35 services d'urgences pédiatriques. Il manque entre 100 et 150 pédiatres
, révèle à France 3 Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins à l'ARS.
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