Le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a pris ses fonctions dans la surprise générale
, en marge de "l'affaire Griveaux" et en pleine crise de l'hôpital. Ce jeudi 20 février, il a rencontré 4 médecins chefs de service démissionnaires
, membres du collectif inter-hôpitaux pour montrer sa volonté de prendre en compte la souffrance du personnel soignant et d'apporter des réponses à la profonde crise que traverse l'hôpital. Olivier Véran a ainsi pris des engagements sur l’utilisation et la répartition des crédits issus de la reprise de dette, le fonctionnement quotidien des équipes soignantes dans les services et l’installation de concertations larges de tous les corps de l’hôpital
, fait savoir un communiqué du ministère, qui détaille :
Cette rencontre a permis de partager les éléments de malaise et de doute auxquels l’hôpital est confronté, ainsi que les défis qu’il doit résoudre. Le ministre a ainsi rappelé que :
- Les services de soins ont besoin d’équipes stables, de lits et de soignants en nombre suffisant pour fonctionner ;
- Le débat sur la rémunération des carrières à l’hôpital, notamment les carrières paramédicales, est légitime et la question doit être traitée ;
- Il faut donner plus de place aux projets médico-soignants et à celles et ceux qui les portent ;
- La tarification à l’activité (T2A), comme mode de financement principal, a suffisamment vécu et ne doit en aucun cas constituer un outil d’organisation des soins.
Les mesures "investir pour l’hôpital" (des primes de 100 euros net par mois pour les soignants travaillant aux urgences et pour les aides-soignants en gériatrie, 150 millions d’euros pour l’investissement en faveur du quotidien des soignants...) constituent le début d’un processus d’amélioration en profondeur et de renforcement de l’hôpital public
, souligne le communiqué. Comme annoncé, une reprise de la dette hospitalière de 10 milliards d’euros permettra aux hôpitaux de bénéficier chaque année d’environ un milliard d’euros de financement complémentaire équivalent à plus de 1% d’ONDAM hospitalier
.
Le ministre a également donné des précisions sur le calendrier :
- Fin mars, les résultats de la mission IGAS-IGF portant sur la reprise de dette seront partagés avec les représentants des hôpitaux à l’issue de celle-ci ;
- En avril, des discussions sur l’utilisation des crédits libérés par la reprise de dette seront ouvertes avec l’ensemble des représentants hospitaliers incluant le collectif inter-hôpitaux ; Ces discussions devront déterminer dans quelle mesure l’utilisation de ces crédits sera nationale ou décentralisée dans chaque hôpital.
- Fin avril, des propositions seront faites afin que toute absence prévisible de professionnel paramédical de plus de 48 heures soit remplacée et que le principe de polyvalence subie par les soignants ne soit plus la règle ;
- D’ici juin, chaque hôpital connaitra le montant de sa reprise de dette
Olivier Véran a également confirmé le lancement d’une étude sur le niveau de rémunération des soignants et des médecins en France
, afin de mettre à plat les constats pour objectiver les différentiels, notamment à l’échelle internationale et entre secteurs public et privé, et nourrir les discussions futures sur ces rémunérations
. Le ministre de la Santé souhaite enfin poursuivre la concertation et l’amplifier à travers une enquête nationale ouverte à tous les hospitaliers et des débats dans les territoires
. L’objectif : mieux identifier les besoins des établissements de santé et les prioriser dans la déclinaison des mesures du plan Hôpital
.
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