L’épidémie de choléra à Mayotte a touché à ce stade 67 personnes, a fait savoir Frédéric Valletoux, le ministre de la Santé. Circonscrite auparavant à un seul quartier de Koungou, la maladie est apparue ce début de semaine dans un autre quartier. Le décès d’une fillette de 3 ans a du reste été recensé. Pour autant, le ministre se veut rassurant : « On a réussi en vaccinant la population […] à faire en sorte que les chiffres augmentent mais n’explosent pas. » Il a aussi également appelé « à ne pas se faire peur » quant à l’éventuel risque d’une propagation de l’épidémie en métropole. « Il faut rappeler que le choléra, quand il est traité, c'est-à-dire avec un traitement antibiotique, a un taux de mortalité qui est très faible aux alentours de 1,5% », a-t-il souligné, ajoutant que, bien pris en charge, les patients qui en sont atteints s’en remettent au bout de quelques jours.
6000 vaccins attendus
Au vendredi 10 mai, 3 700 personnes avaient été vaccinées dans le seul foyer existant alors. « La stratégie vaccinale pour le choléra n'est pas de vacciner tous azimuts et à l'aveugle », mais « par palier », avec une vaccination de l'entourage des personnes touchées et des gens ayant été en contact avec celles-ci dans les dernières 48 heures, avait alors expliqué le ministre. 7 000 vaccins étaient disponibles sur l’île, et 6 000 sont attendus au cours de cette semaine. « On a encore des doses possibles et dans des volumes plus importants pour le début de l’été. » L’épidémie de choléra a début à Mayotte le 18 mars dernier, avec des premiers cas arrivés des Comores, où elle a fait déjà 98 morts selon le dernier bilan officiel. 86 réservistes, médecins et infirmiers, sont venus de la métropole en soutien à un système de santé aux ressources très limitées : l’île ne dispose que d’un hôpital et de 5 urgentistes pour quelques 310 000 habitants. « Les équipes ici souffrent parce qu'elles sont soumises en permanence et depuis longtemps à des rythmes extrêmement tendus », relevait ainsi Frédéric Valletoux.
Le choléra se transmet via l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie. Or Mayotte est confrontée une crise de l’eau potable, entre sécheresse et eau contaminée par des métaux lourds. L’État entend donc « continuer des distributions d’eau autant que nécessaires » et « des rampes d’eau ont été installées dans certains quartiers », affirmait le ministre, vendredi.
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