Ils sont essentiels à la chirurgie cardiaque et, pourtant, ne disposent encore d’aucun statut. Les perfusionnistes, composés en grande partie d’infirmiers, font part de leur « mécontentement » et de leur « colère » face à ce qu’ils perçoivent comme un désintérêt de la part des pouvoirs publics vis-à-vis de leur profession.
Une activité à haute technicité
Les perfusionnistes exercent en bloc opératoire où ils assurent, sous le contrôle du chirurgien et du médecin anesthésiste, la circulation extra-corporelle (CEC) des patients. Ils interviennent lors d’opérations spécifiques durant lesquelles le cœur doit être arrêté, la CEC prenant alors le relais pour faire circuler et oxygéner le sang. Ils sont également sollicités lors des transplantations cardiaques.
Une profession à haut degré de technicité, qui demeure pourtant encore très méconnue. Preuve en est, elle ne dispose d’une formation spécifique que depuis 2020 (un master 2, à l’Université Paris-Sorbonne), et ne s’appuie sur aucun décret de compétences, ni cadre juridique. Et ne bénéficie par ailleurs pas d’une grille de rémunération dédiée. À ce jour, le rôle du perfusionniste est uniquement défini ainsi dans le code de la santé publique : « L'infirmier ou l'infirmière est habilité à accomplir sur prescription médicale écrite […] : Préparation, utilisation et surveillance des appareils de circulation extracorporelle », rappelle le syndicat national des perfusionnistes (SNP) dans une lettre adressée à la direction générale de l’offre de soins (DGOS). Existe également une fiche métier qui implique « une différence entre le métier de perfusionniste et celui d’infirmier en soins généraux auquel il est rattaché de manière inapproprié », ajoute-t-il.
Des professionnels en quête de reconnaissance
L’inexistence d’un statut spécifique ou d’une formation obligatoire commune avec des « critères pour juger de leur expertise », et le manque de reconnaissance de leurs compétences et de leur niveau de technicité agacent les quelque 300 professionnels qui exercent sur le territoire. Si des discussions ont bien été initiées en juillet 2023 entre la Société française d’assistance circulatoire et de circulation extra-corporelle (SFACCEC), des représentants des chirurgiens et anesthésistes cardiaque et la DGOS, les travaux sont depuis au point mort. « Devant ce constat d’une profession sans reconnaissance de son niveau de formation bac +5 et un cadre juridique obsolète, les perfusionnistes sont découragés, et leur colère grandit. Le ras-le-bol est à son paroxysme et les conséquences pourraient être fâcheuses pour l’activité des centres de chirurgie cardiaque dans un futur très proche », prévient le SNP. Il appelle les pouvoirs publics à « travailler concrètement à la création [du] métier » de perfusionniste et à définir « un calendrier de travail clair ». « Il ne peut y avoir de chirurgie cardiaque sans perfusionniste, et il ne peut plus y avoir de perfusionniste exerçant sans cadre et sans une rémunération juste », conclut-il.
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