Tout comme le public, le privé subit de plein fouet les conséquences de la pénurie généralisée de soignants. Après les hôpitaux de Thionville et de Pontoise, c’était au tour de l’établissement privé Nancy-Lorraine, rattaché au groupe Elsan, d’annoncer la fermeture définitive de ses urgences à partir du mardi 28 février. La raison : « la problématique critique de recrutement des soignants et des médecins ».
3 médecins sur 10 et 8 infirmières sur 18
La fermeture a été décidée en concertation avec le CHRU de Nancy et l’Agence régionale de santé (ARS) Grand-Est. Le service, qui accueille 40 patients au quotidien, ne fonctionnait plus qu’avec trois médecins titulaires, sur les 10 postes existants, et huit infirmières, contre les 18 normalement prévues. « Tous les jours, nous devions aller chercher des intérimaires. La recherche de personnel occupait une grosse partie du temps des ressources humaines », a expliqué Olivier Teissèdre, le directeur de l’établissement, à l’AFP, évoquant une « source de stress » continuelle. « C’était problématique pour l’organisation des soins sur le territoire, avec le CHRU de Nancy qui devait pallier nos fermetures. » Le service a en effet connu plusieurs fermetures temporaires depuis le printemps 2022. Un accompagnement personnalisé est prévu pour chaque salarié du service.
Des lits qui pourraient manquer dans le public
Au sein du CHRU, vers lequel seront dirigés les patients, « on est en capacité de faire face, même si ça implique d’augmenter les effectifs » à moyen terme, l’ensemble des postes étant occupé, a réagi Christian Rabaud, le président de la commission médicale de l’établissement. Pour autant, cet afflux de nouveaux patients risque de s’avérer problématique car certains devront être hospitalisés. Or « ce sont des lits qui ne seront plus disponibles pour l’activité programmée, qui souffre déjà beaucoup », a-t-il poursuivi. Il a également pointé le « deux poids, deux mesures » entre le secteur public et le privé dans l’accueil des urgences. L’hôpital Nancy-Lorraine « s’est-il donné les moyens de renforcer les urgences au détriment du reste ? », s’est-il ainsi interrogé, faisant clairement part de ses doutes. « Mais nous, c’est ce qu’on va être contraints de faire. Il faut comprendre que ça participe à la lassitude qui s’installe chez certains de nos personnels. »
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?