Deux évènemets tragiques suscitent la colère et l'indignation. Une praticienne exerçant au CHU de Bordeaux au pôle anesthésie-réanimation a tenté de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail le 26 septembre dernier. La veille, un radiologue avait été retrouvé sans vie dans les locaux du CH de Châteauroux-Le Blanc (Indre) où il travaillait. Ayant pris connaissances de ces deux drames le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) et l'association Jean-Louis Mégnien donnent l'alerte.
Nous partageons la douleur des familles et des collègues, et les soutenons dans cette épreuve difficile
, déclare le SNPHARe dans un communiqué. Le syndicat souligne l'absence de prévention des risques psychosociaux auxquels sont exposés les professionnels de santé. Il martèle que: chaque suicide est un drame de trop : personne ne peut attendre « 2022 ». Le SNPHARE exige que des mesures concrètes immédiates soient prises pour la santé au travail des médecins hospitaliers.
Les textes réglementaires européens sur le temps de travail ne sont pas appliqués. Le management reste totalement autoritaire et sans évaluation. Le harcèlement n’est pas sanctionné car il émane le plus souvent de la hiérarchie médicale protégée par la gouvernance
, affirme-t-il. La médecine du travail n’a aucun moyen pour son exercice, et nous subissons au quotidien les conséquences incessantes des pressions à l’activité dans un contexte démographique catastrophique sans aucune perspective d’amélioration.
Le syndicat n'hésite pas à montrer sa déception suite à l'annonce de la réforme sur le système de santé où rien se semble prévu pour améliorer les choses : rien dans les propositions de réforme d’Emmanuel Macron pourtant appelées « Ma santé », ne permet de voir ni un changement de paradigme ni la prise en compte de la qualité de vie au travail pourtant indispensables à la prise en charge optimale de nos patients.
De son côté, l'association Jean-Louis Mégnien a envoyé un courrier au ministre des Solidarités et de la Santé où, selon Hospimedia, elle l'interpelle solennellement
de demander une intervention directe au CHU de Bordeaux afin que cesse les agissements graves des responsables administratifs et médicaux locaux.
Référente de la transplantation cardiaque dans l'établissment, la praticienne aurait évoquée ces conditions de travail, or ses alertes n'ont jamais été prises en compte par la gouvernance locale
. Des accusations démenties par le CHU.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du SNPHARE ou sur Hospimedia.
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