Trop de Français sont encore exposés à la fumée de leur entourage, à domicile ou au travail, montre une enquête publiée vendredi 7 février par Santé publique France, qui appelle à "continuer les efforts de dénormalisation du tabac". 15,7% des personnes âgées de 18 à 64 ans exerçant une activité professionnelle déclarent en 2017 avoir été exposées à la fumée de tabac des autres au cours des 30 derniers jours à l'intérieur des locaux sur leur lieu de travail
, et cette proportion n'a pas baissé par rapport à 2014, observe l'agence sanitaire publique. Pourtant, depuis 2007 (et 2008 pour les hôtels et les restaurants), toutes les entreprises, lieux d'enseignements, gares, commerces et hôpitaux sont devenus officiellement des lieux non-fumeurs. Les inégalités sociales sont marquées: les ouvriers sont quatre fois plus nombreux (27,4%) que les cadres et professions intellectuelles supérieures (6,4%) à déclarer y être exposés
, souligne aussi Santé publique France. Le tabagisme au domicile (régulièrement
ou de temps en temps
) diminue lui significativement, passant de 27,5% en 2014 à 17,6% en 2018. Plus du tiers (37,9%) des fumeurs quotidiens déclarent toutefois fumer à leur domicile (contre plus de la moitié en 2014), et 14,4% en présence d'un enfant de moins de quatre ans (contre près d'un tiers en 2014).
Ces nouvelles données soulignent la nécessité de continuer nos efforts de dénormalisation du tabac afin de limiter le tabagisme passif, à domicile comme sur le lieu du travail
, souligne Viet Nguyen Thanh, responsable de l'unité addictions à Santé publique France. La fumée de tabac est nocive pour la santé des fumeurs mais également pour leur entourage qui est exposé à la fumée émise par la cigarette elle‑même (fumée primaire) et à celle recrachée par les fumeurs (fumée secondaire). Chez les enfants, l'exposition à la fumée de tabac double le risque de mort subite du nourrisson, augmente les risques d'infections respiratoires de 55%, d'asthme de 32% et d'otites aiguës de 38%, rappelle Santé publique France. Chez les adultes, on estime que le tabagisme passif est responsable de 1 100 décès chaque année en France (par infarctus, accident vasculaire cérébral, cancer du poumon ou maladies respiratoires chroniques) et qu'il augmente d'environ 25% le risque de maladies coronariennes et de cancer du poumon pour les non‑fumeurs, ajoute l'agence sanitaire.
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