L’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), réalisée auprès des structures qui les pratiquent (établissements de santé, centres de santé et cabinets médicaux de ville), relève que 243 623 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en 2023. C’est 8 600 de plus qu’en 2022, soit une hausse de 3,6%. « La hausse du nombre d’IVG observée en 2022 se poursuit, après la nette baisse en 2020 et 2021 en lien avec la pandémie de Covid-19 », observe-t-elle. On dénombre ainsi 16,8 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 16,4 pour la même tranche d’âge en 2021, et 15,1 en 2000. En septembre 2023, la Drees notait déjà que le nombre d'IVG avait atteint son plus haut niveau depuis 1990, avec 234 300 interventions effectuées en 2022.
Les augmentations s’observent aussi dans le rang des professionnels de santé qui pratiquent les IVG : entre 2020 et 2023, ils étaient 814 de plus à le faire, toute profession confondue (sages-femmes, gynécologues médicaux gynéco-obstétriciens, médecins généralistes…). « La hausse concerne surtout les sages-femmes (+693), alors que la tendance est à la baisse chez les gynécologues médicaux /gynéco-obstétriciens (-42) », précise la Drees.
Les 20-34 ans particulièrement concernées
Dans le détail, « entre 2022 et 2023, les taux de recours augmentent pour toutes les classes d’âge chez les femmes majeures, avec une hausse plus marquée pour les 20-34 ans. » C’est aussi dans cette classe d’âge que les IVG demeurent les plus fréquentes, avec un taux de recours à 28,2% pour les femmes âgées de 20 à 24 ans, de 29,9% pour les 25-29 ans, et de 25,8% pour les 30-34 ans. Soit des augmentations entre 1 et 1,2 point pour chacune de ces trois tranches entre 2022 et 2023. La Drees constate par ailleurs la permanence d’inégalités dans les taux de recours aux IVG. Ils sont ainsi deux fois plus élevés dans les territoires d’Outre-mer qu’en France métropolitaine. « Ils demeurent particulièrement élevés en Guyane avec un chiffre de 46,7 ‰, soit plus du double des taux de recours les plus élevés enregistrés dans les régions métropolitaines ou à Mayotte », donne-t-elle en exemple. Les grossesses précoces y sont également plus fréquentes, « en partie du fait d’une méfiance accrue par rapport à la contraception ».
Près de la moitié s'effectue en dehors des établissements de santé
Concernant l’accès aux IVG, 41% d’entre elles se pratiquent en-dehors des établissements de santé, soit en ville, en centre de santé ou dans les centres de santé sexuelle. « La méthode médicamenteuse représente 79% de l’ensemble des IVG », ajoute la Drees, où elle se pratique majoritairement en établissement de santé (à hauteur de 48%) et en libéral (46%). Enfin, l’allongement du délai légal de recours à l’IVG, passé de 12 à 14 semaines en mars 2022, concerne 2,5 % des IVG en établissement de santé, soit 1,5% du nombre total d’IVG. « Les IVG dites tardives, réalisées à partir de 12 semaines d’aménorrhée, représentent près d’une IVG hospitalière sur dix en 2023 », avec là encore un taux supérieur en territoires d’Outre-mer par rapport à la France métropolitaine (18,2% contre 9,1%).
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