Des avancées "probantes" dans la lutte contre le cancer

Comme chaque année depuis sa mise en œuvre en 2021, la stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030 fait l’objet d’un état des lieux, présenté par l’Institut national du cancer (INCa). L’objectif : assurer une visibilité sur les actions qui ont pu être lancées ou menées à bien au cours de l’année écoulée. Le précédent état des lieux indiquait ainsi en avril 2023 que 120 d’entre elles avaient pu être réalisées durant l’année 2022. Viennent donc de s’y ajouter 46 nouvelles mesures, qui ont contribué à « renforcer les efforts de prévention, de dépistage, de recherche, de soins et d'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer », indique l’Institut. 75% d’entre elles ont ainsi pu être effectuées sur les 237 qui sont prévues dans le plan décennal.

Développement des actions de prévention

Sur le versant de la prévention, « premier grand axe de la stratégie », l’état des lieux met en avant le lancement d’une nouvelle campagne de dépistage du cancer colorectal chez les personnes de 50 à 74 ans et de la vaccination HPV dans les collèges ou encore du nouveau Programme national de lutte contre le tabac, qui inclut notamment augmentation du prix et élargissement des espaces sans tabac. À noter également, le financement de quatre Projets d’actions intégrées de recherche (PAIR) pour « éclairer les liens entre obésité et cancer ».

Avancées notables dans les traitements

Le second enjeu de la stratégie consiste à limiter les séquelles de la pathologie et de ses traitements ; il est d’autant plus important que deux personnes sur trois en souffrent, rappelle l’INCa. L’objectif est de réduire à un tiers le nombre de patients qui souffrent de séquelles 5 ans après un diagnostic. En 2023, ont ainsi été déployés des dispositifs d’accès anticipé aux médicaments innovants, comme l’expérimentation d’accès direct qui permettant un accès anticipé à certains médicaments pris en charge par l’Assurance maladie dès publication de l’avis de la Haute autorité de santé. Sont aussi listés des mesures pour fluidifier le parcours de soin (outil d’aide à la décision partagée sur la reconstruction mammaire) ou pour accompagner l’après-cancer (outillage des médecins sur l’accès au droit à l’oubli).

Renforcement de la recherche sur les cancers de mauvais pronostics

La lutte contre les cancers de mauvais pronostics (dont poumons, pancréas, foie, ovaires…), troisième axe de la stratégie, a bénéficié entre autres d’un renforcement de la recherche et de la fluidification et de la gradation des parcours avec, par exemple, le soutien à des projets d’organisation innovante pour favoriser la coordination ville-hôpital.

Mobilisation autour des cancers pédiatriques

Enfin, sur le versant international, qui doit permettre à tous d’accéder aux traitements et aux progrès thérapeutiques en matière de lutte contre le cancer, l’INCa rapporte notamment une mobilisation significative autour des cancers pédiatriques (financement à la structuration de la recherche, consolidation de l’offre de soins), et autour des inégalités « tant sociales que territoriales » (renforcement des connaissances sur ces inégalités, adaptation de l’information aux patients les plus vulnérables).

À noter que l’état des lieux s’attarde sur un certain nombre d’actions lancées spécifiquement dans certaines régions en fonction de leurs besoins, toujours dans une logique d’assurer un égal accès à tous à la prise en charge des cancers. « Si elles ne sont évidemment pas exhaustives, les actions évoquées donnent à voir la dynamique et les avancées en cours. Nous saluons la mobilisation extrême de l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de cette stratégie », salue le document. Il encourage à poursuivre la dynamique ; plus de 433 000 nouveaux cas de cancer auraient ainsi été diagnostiqués en 2023, selon ses projections.

Consulter le troisième rapport sur la stratégie décennale contre le cancer 2021-2030