Pour le premier Projet de loi de financement de la Sécurité sociale du second quinquennat d’Emmanuel Macron, le gouvernement entend mettre l’accent sur la prévention, l’amélioration de l’accès aux soins et le "bien vieillir" à domicile.
Pas d'économie sur le dos de l'hôpital
Pour la troisième année consécutive, le budget intègre une réduction du déficit, après le record enregistré en 2020 (39 milliards) : 6,3 milliards d’euros de pertes attendus en 2023, contre 25 milliards en 2021 et 17,8 milliards en 2022. À noter que cette réduction est toutefois due à l’allégement de la facture liée au Covid-19, avec notamment une provision pour les tests et vaccins qui passerait à 1 milliard d’euros, contre 11 milliards en 2022. Comme l’année précédente également, le budget ne prévoit pas d’économies pour l’hôpital, mais plutôt sur les médicaments (1,1 milliards d’économie), les laboratoires d’analyses médicales (250 millions) ou encore l’imagerie médicale (150 millions). Dans une logique d’économie toujours, le gouvernement souhaite interdire l’intérim aux jeunes soignants , une pratique qui a coûté 1,4 milliard d’euros en 2018. Pour autant, une hausse de 3,7% de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie, hors dépenses liées à la crise sanitaire, est prévue.
Elargissement des compétences vaccinales pour les infirmiers
Côté prévention, le plan inclut la mise en place de la gratuité de la contraception d’urgence pour toutes les femmes , le dépistage des infections sexuellement transmissibles sans ordonnance pour tous et gratuitement pour les moins de 26 ans, et l’organisation de consultations gratuites à trois âges dits « clés » de la vie (25, 45 et 65 ans). Il est également prévu d’élargir le nombre de professionnels de santé qui seront habilités à prescrire et administrer les vaccins, dans l’optique de renforcer la couverture vaccinale des populations : infirmiers, pharmaciens et sages-femmes sont concernés. Une nouvelle compétence de prescription vaccinale sera notamment créée pour les deux premières professions.
3 000 postes en EHPAD prévus
Enfin, le PLFSS 2023 prévoit 1,5 milliard d’euros supplémentaires pour son volet "autonomie", dont 850 millions d’euros pour le grand âge. 246 millions d’euros seront notamment consacrés à la revalorisation des professionnels travaillant en EHPAD, dans le sillage de l’augmentation du point d’indice . La création de 3 000 postes d'infirmiers et aides-soignants a également été annoncée, sur les 50 000 promis par Emmanuel Macron lors de la campagne électorale d'ici 2027. Et à la suite du scandale Orpéa , le gouvernement entend renforcer le contrôle financier des établissements, pour plus de transparence. Les services de soins infirmiers à domicile, de leur côté, bénéficieront d’un financement de 120 millions d’euros afin de mieux rembourser les interventions infirmières.
La Rédaction d'Infirmiers.com
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