Parmi les centaines de blessés que l’on déplore après les attentats de vendredi soir 13 novembre 2015 à Paris , les patients les plus graves, qui nécessitaient une chirurgie en urgence souvent lourde, ont investi les blocs opératoires de la région en priorité. Christiane Joncart, Cadre Supérieur de santé du bloc Gyneco-obstetrique de la Pitié-Salpêtrière, nous raconte comment elle a géré cette situation exceptionnelle. Elle a assuré la régulation de la prise en charge des patients au sein des blocs du pôle de chirurgie, en collaboration avec les équipes PNM et MAR. Des propos recueillis par Bruno Benque, rédacteur en chef de notre site "ami" cadredesante.com
Bruno Benque - Vous assurez les fonctions de Cadre supérieur de santé des activités chirurgicales au sein des blocs du pôle de chirurgie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Comment avez-vous géré la situation après les attentats de vendredi soir ?
Christiane Joncart - Je suis arrivée à l’hôpital à 23h. Ma première mission a consisté à répartir le personnel non médical dans les salles d’opération. Ces personnels avaient été contactés au préalable, dans le cadre du Plan blanc, pour venir participer à la prise en charge chirurgicale des blessés que nous nous apprêtions à recevoir.
Tout le monde s’est fortement mobilisé...
B.B. - Avez-vous eu beaucoup de réponses positives pour venir travailler vendredi soir ?
C.J. - Beaucoup, en effet ! Je dois dire que tout le monde s’est fortement mobilisé à la Pitié-Salpêtrière, tant au niveau médical que paramédical. En pratique, un médecin anesthésiste, à la tête de l’organisation, dispatchait les patients dans les différentes salles de bloc. A mesure que les IDE et IBODE arrivaient, je les orientais vers leurs salles en fonction de leurs compétences. Nous avons traité les patients à 80% par chirurgie orthopédique ou vasculaire et tous les paramédicaux n’étaient pas, ce soir là, spécialisés pour ces types d’interventions. Du coup, une IBODE du bloc des urgences s’est proposée pour faire le tour des salles afin d’aider ceux qui pouvaient présenter des difficultés.
13 salles de bloc ont tourné toute la nuit à la Pitié...
B. B. - Quel a été le taux d’occupation de l’unité durant la nuit de vendredi à samedi ?
C.J. - Sur les 13 salles que comporte le bloc de la Pitié, 10 ont tourné sans discontinuer presque toute la nuit. Pour vous donner un exemple du caractère exceptionnel de la situation, il n’y a, en moyenne, que 2 salles occupées dans ce bloc en période normale. Les interventions les plus lourdes ont duré jusqu’au petit matin. Je suis moi-même restée jusqu’à 8h30. Mes collègues m’ont relayée le matin avec une activité réduite sur moins de salles d’opération.
B. B. - Au final, que retiendrez-vous de cette expérience ?
C.J. - Je dois dire encore une fois que la mobilisation a été très forte dans le contexte particulier de ce vendredi soir. Je félicite sincèrement l’ensemble des personnels qui se sont portés volontaires pour apporter leur contribution à la prise en charge des blessés, et qui ont montré que les valeurs soignantes sont bien présentes dans nos institutions.
Propos recueillis par Bruno Benque Rédacteur en chef cadredesante.com bruno.benque@cadredesante.com @bbenk34
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