Toutes les catégories socio-professionnelles et tous les secteurs d'activités sont concernés par une consommation à risque d'alcool, selon les premiers résultats d'une étude présentés jeudi dans le cadre de la 3e journée nationale de prévention des conduites addictives au travail. Contrairement aux idées reçues, tout le monde est touché, et pas seulement les ouvriers dans l'industrie, pour le dire de manière un peu triviale
, expose Guillaume Airagnes, psychiatre addictologue à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris et doctorant à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Employés de bureaux, cadres, ouvriers, artisans... Toutes ces catégories présentent des taux élevés de consommation à risque d'alcool, c'est-à-dire risquée pour la santé physique ou psychique de la personne, et ayant un impact sur sa vie personnelle. Près de 23% des hommes travaillant dans des professions intermédiaires (enseignants, infirmiers, techniciens...), et 8,6% des femmes, sont par exemple concernés - la différence restant toujours marquée en fonction des sexes. Ces résultats sont tirés de la cohorte Constances
, vaste enquête de santé publique française lancée en 2013 et qui suit 200.000 volontaires.
Les conclusions battent en brèche certains clichés : chez les femmes, ce sont les cadres qui présentent le plus haut pourcentage de consommation à risque d'alcool (11,7%), bien devant les ouvrières et artisans (8,6%).
Certains secteurs se détachent malgré tout, et notamment ceux de l'éducation, des services à la personne et du commerce, dont les travailleurs ont en commun d'être exposés quotidiennement au public dans le cadre de leur travail
, note M. Airagnes.
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