Huit femmes au total, médecins, infirmières ou internes, ont déposé plainte contre «trois médecins, âgés de 52 à 63 ans, travaillant au sein du service des urgences, dont le chef de ce service», relate la procureure de la République de Blois, Charlotte Beluet. La directrice de l'hôpital avait saisi le parquet en mars dernier après la dénonciation de ces faits, indique-t-elle encore dans un communiqué.
Deux des médecins, dont le chef de service, sont «mis en cause dans plusieurs faits d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel, certains des faits s'étalant sur plusieurs années». Quatre plaignantes ont dit avoir été victimes de ces deux médecins à la fois, détaille encore la procureure de Blois. Le troisième médecin est quant à lui mis en cause par une plaignante dénonçant des faits de harcèlement sexuel. «Plusieurs autres femmes (...), sans déposer plainte, décrivaient des faits d'agression sexuelle, de harcèlement sexuel et/ou moral», ajoute le communiqué.
Pression, menaces, intimidation
«Trois femmes dénonçaient également avoir subi, de la part d'une cadre de santé, des menaces ou des actes d'intimidation en lien avec les dénonciations tandis que d'autres dénonçaient des pressions d'une autre cadre de santé, elle-même mise en cause dans des faits de harcèlement moral au travail», selon la magistrate. Les trois médecins ont été placés en garde à vue le 16 juillet - celle du troisième d'entre eux ayant été levée pour raisons de santé - tandis que les deux cadres de santé étaient entendues en audition libre.
Une information judiciaire ouverte
Une information judiciaire a été ouverte à l'encontre des cinq personnes mises en cause. Les deux médecins placés en garde à vue ont été mis en examen pour agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de son autorité. L'un d'eux, le chef du service des urgences, a en outre été mis en examen pour harcèlement moral au travail, acte d'intimidation sur une victime et subornation d'un témoin. Tous deux ont réfuté l'ensemble des faits.
Ils ont été placés «sous contrôle judiciaire» avec notamment l'interdiction d'entrer en contact avec l'ensemble du personnel du centre hospitalier de Vendôme. Ils peuvent toutefois continuer à exercer leur profession par ailleurs, précise la procureure de Blois, qui avait requis leur placement en détention provisoire. Les investigations se poursuivent et peuvent éventuellement déboucher sur d'autres mises en examen.
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