Au lendemain de l'annonce du projet d'une réforme globale du système de santé
, Agnès Buzyn s'est exprimée au micro de France Inter, mercredi 14 février. La ministre de la Santé a explicité le contenu de la réforme annoncée. L'hôpital souffre d'une crise de sens, il a subi beaucoup de réformes depuis 15 ans, dont une réforme de la tarification qui a poussé à faire de plus en plus d'activité pour que l'hôpital ait un budget à l'équilibre
, a-t-elle constaté. Les professionnels de l'hôpital, qui se sont engagés dans le service public, aiment prendre du temps avec les malades et n'ont plus ce temps
, a observé la ministre, interrogée sur la souffrance des soignants. Je veille -et c'est ma priorité- à réduire la part du financement de l'hôpital qui est liée à cette course à l'activité, pour essayer de [le] financer sur d'autres valeurs
. Une manière de mettre fin à l'hôpital-entreprise. Je souhaite que ce soit fini, ça me choque quand j'entends qu'un hôpital cherche des parts de marché par rapport à une clinique privée. Aujourd'hui, nous avons besoin de tous les professionnels sur les territoires, nous avons besoin qu'ils coopèrent et non pas qu'ils soient en concurrence, or ce système de tarification vise à entraîner une concurrence entre les établissements
, a-t-elle déploré.
"Nous allons créer des postes d'infirmières dans les Ehpad"
Vous n'allez pas recruter d'infirmiers (ères), d'aide-soignants. On a vu pourtant, lors de la crise des Ehpad
, que c'était le problème
(celui du manque de personnels), souligne le journaliste Nicolas Demorand. Sur les Ehpad, la ministre a pointé la nécessité de distinguer Ehpad publics et privés qui n'ont pas tout à fait les mêmes contraintes
, mais aussi rappelé que l'Etat n'était pas le seul financeur de ces établissements aujourd'hui. L'Etat finance la partie soins, or nous avons beaucoup augmenté le budget dédié au soin. Les Ehpad ont -du fait du vieillissement de la population- de plus en plus besoin de soignants, donc nous allons créer des postes d'infirmières dans les Ehpad et notamment des infirmières de nuit, mais aussi des postes d'aides-soignants
, a-t-elle assuré, soulignant que c'est davantage la partie dépendance
qui posait problème aujourd'hui, financée par les départements (l'aide à manger, à s'habiller...). Pour ce sujet préoccupant, la ministre a fait savoir qu'elle allait ouvrir, dans les mois qui viennent, une réflexion de plus long terme sur la prise en charge de la dépendance de nos personnes âgéées
.
Retrouver l'interview complète de la ministre sur France Inter.
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