Le CPIAS (Centre de prévention des infections associées aux soins) Pays de la Loire, sur son site internet, met à la disposition des infirmiers libéraux de la région une page ressources
intitulée Accident d’Exposition au Sang (AES) en secteur libéral : Comment réagir ?
Lorsque l’on sait que le taux d'accident chez les infirmiers libéraux est près de dix fois supérieur à celui des infirmiers exerçant en établissement de santé, ces informations pratiques sont les bienvenues.
En novembre dernier, lors d’un colloque dédié aux AES, Maryse Guillaume, infirmière libérale, elle-même victime d’un AES en 2012 avec séroconversion VHC
, le rappelait : à ce jour aucun texte ne prévoit la protection des infirmiers libéraux en matière d’AES. Pourtant, étant donné la diversité des patients susceptibles de faire l’objet de soins à domicile, les IDEL figurent parmi les professionnels de santé les plus exposés aux AES
. En effet, on ne le sait que trop, le taux d'accident avec exposition au sang chez les infirmiers libéraux est près de dix fois supérieur à celui des infirmiers exerçant en établissement de santé. Un chiffre qui peut notamment s'expliquer par une activité en termes de gestes invasifs de l'ordre de trois à quatre fois supérieure par rapport au milieu hospitalier.
La député Sereine Maubagne, infirmière libérale, Député du Var (LRM), avait souligné dans le même temps
que les AES étaient un sujet qui n’existait pas dans la sphère législative, un véritable "trou noir" pour l’exercice libéral. Les IDEL se sentent particulièrement vulnérables : pas de suivi médical car pas de médecine du travail, peu d’information ni de connaissance des statuts infectieux des patients, isolement... Il en va de la responsabilité collective à s’interroger pour mieux faire : ordre, CNAM, URPS, sociétés savantes… chacun a un rôle à jouer pour véhiculer les messages principaux en matière de prévention des AES, des matériels de sécurité disponibles mais aussi des ressources vers lesquelles les IDEL peuvent se tourner en cas d’accident, même mineur, ou d’interrogations
.
Une enquête menée par l’Ordre national des infirmiers en 2018 confirme les observations précédentes : encore trop d’AES évitables et encore trop peu d’AES déclarés ! D’autant plus important pour les IDEL qui, jusqu’à présent, demeurent particulièrement impactés.
Fort de ces considérations, inquiétantes, le CPIAS Pays de Loire propose aux infirmiers libéraux de nombreuses ressources en matière d’information et de conduite à tenir en cas d’AES. Que dois-je considérer comme un AES ? Mon AES est-il à risque ? Que dois-je faire en cas de coupure ou piqûre ? Pourquoi consulter un médecin référent AES ? Quels équipements de protection individuelle (EPI) adopter en fonction du ou des risques ? Quels matériels de sécurité ?
Une surveillance des AES chez les IDEL sera menée en 2020, sur la base du volontariat, avec une restitution en 2021 afin d’améliorer la connaissance des AES en ville et mieux cerner les risques - Gérard Pellissier, Geres
Les IDEL trouveront également les coordonnées téléphoniques des centre de référence les plus proches pour évaluer le risque de contamination après l’accident et, en cas d’AES grave ou d’impossibilité d’évaluer le risque de contamination par téléphone, la possibilité donnée à l’infectiologue du centre de référence de convoquer le soignant pour une consultation en urgence. Enfin, un document type Prise en charge AES - Accident de travail
est disponible en téléchargement.
Redaction d'infirmiers.com
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