Le concept de pack opératoire programmé (POP) permet une maîtrise anticipée des besoins des blocs opératoires, en stérilisation, selon une expérience présentée aux Journées nationales d'études sur la stérilisation dans les établissements de santé qui se sont tenues à Marseille le 10 et 11 avril 2013.
Plusieurs démarches d'optimisation de la production en stérilisation ont été rapportées lors de ces journées organisées par le Centre d'études et de formation hospitalières (CEFH) qui ont réuni près de 2.000 professionnels concernés par la stérilisation des dispositifs médicaux.
Le processus classique de retraitement des dispositifs médicaux stériles réutilisables en stérilisation repose sur la prise en charge des produits selon l'ordre d'arrivée en flux continu, ce qui fait que les délais de restitution aux services clients peuvent fluctuer selon la réception du matériel à traiter.
Du fait des heures de début des programmes opératoires identiques, les "chaos" en stérilisation sont souvent inévitables car le matériel sort des blocs en même temps, a expliqué Christophe Lambert, pharmacien au CH de Chambéry.
L'une des solutions peut être d'anticiper les besoins en instrumentation en connaissant les plannings opératoires afin de hiérarchiser le processus de retraitement et de livrer le juste nécessaire en temps utile.
Dans cet esprit, il a présenté le concept de POP qu'il a créé en 2006 à l'occasion de l'ouverture d'un nouveau bâtiment (pôle femme-mère-enfant) avec des blocs opératoires adoptant le principe de salle vide, avec un lieu de stockage unique et alors qu'une nouvelle stérilisation ouvrait dans ce bâtiment et qu'il lui était demandé de gérer l'arsenal stérile des blocs opératoires.
Il s'agit d'un concept d'approvisionnement par intervention et pour un patient donné, de l'ensemble du matériel nécessaire à la réalisation d'une opération chirurgicale sur un seul chariot. Ce dernier est modulable et il contient pour l'opération les dispositifs médicaux (DM) retraités en stérilisation, les DM stériles à usage unique, le consommable, le drapage opératoire à usage unique, les compresses et les pansements. Il ne comprend pas les gants chirurgicaux, les ligatures et les implants stériles apportés par des armoires mobiles
Chaque POP est décrit par une fiche comme une ordonnance nominative de médicament. Il en existe environ 600 actuellement. Ces fiches qui ont été établies avec les blocs sont actualisées en cas d'évolution chirurgicale à la demande du chirurgien ou lors du recrutement d'un nouveau chirurgien.
Un agent de stérilisation prépare un chariot en allant chercher les différents éléments dans le lieu de stockage unique en mettant à la fois l'usage unique et le matériel retraité. Les POP complets sont libérés et stockés recouverts d'une housse.
Quelques POP d'urgence sont à disposition permanente selon une liste précise. L'équipe a débuté avec 25 chariots et il y en a maintenant 35-40.
La démarche exige une connaissance anticipée des besoins opératoires qui permet une organisation hiérarchisée du processus de retraitement afin d'alimenter prioritairement le flux de produits utiles.
Du prêt-à-l'emploi
Pour les blocs opératoires, ces chariots prêts à l'emploi offrent un confort de travail permettant un bon enchaînement des interventions. Cela libère du temps infirmier (qui n'a plus à préparer le matériel), ce qui favorise la polyvalence du personnel et simplifie l'intégration des intérimaires.
Pour la stérilisation, la finalité du travail est plus évidente. "Voir un chariot opératoire complet pour une intervention rapproche un peu plus du patient", a cité Christophe Lambert. La reconnaissance de l'équipe par les blocs opératoires est meilleure.
"C'est un outil d'anticipation de la production qui est priorisée selon les besoins. Cela diminue l'inattendu. Ce concept est aussi favorable à la bonne coordination des équipes et il rapproche les équipes des blocs opératoires et de la stérilisation", a-t-il commenté. "Il valorise les collaborateurs de la stérilisation et limite les conflits humains", a-t-il ajouté.
Au plus 10 établissements utilisent ce concept en France, a-t-il précisé. Ce n'est pas plus consommateur de matériel (les boîtes non ouvertes reviennent à la stérilisation et peuvent être réaffectées à d'autres interventions) et l'informatisation qui est prévue devrait encore améliorer la gestion des entrées/sorties et permettre de connaître au plus juste les besoins chirurgien par chirurgien, a ajouté le pharmacien.
Il n'est cependant pas transposable à toutes les organisations. Il faut bien connaître les besoins par intervention et se situer à proximité des blocs.
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