C’est une dimension que les discussions sur la refonte du métier d’infirmier doivent prendre en compte : elles n’embarquent pas que les compétences du métier socle. Les spécialités – infirmier-anesthésistes (IADE), infirmiers de bloc (IBODE) et infirmiers puériculteurs (IPDE) – sont également concernées, l’évolution de l’un impliquant les évolutions des autres. Et pour les IADE, les revendications demeurent claires, à savoir une inscription de leur exercice en pratique avancée, seule modalité qui leur garantit leur autonomie clinique. Or, plus de deux ans après la publication du premier rapport de l’IGAS allant dans ce sens, « la vision objective de la forme que pourrait prendre les futures consolidations ou évolutions des compétences et missions de la profession IADE n’est absolument pas stabilisée », dénonce le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) dans un communiqué.
Un cadre législatif qui doit évoluer pour correspondre aux pratiques
Pourtant, il y a urgence, alerte-t-il. Car le cadre législatif encadrant la pratique IADE ne correspond plus aux pratiques du terrain : « Seul un ajustement statutaire à la hauteur des missions accomplies réellement par la profession IADE peut rattraper un retard législatif qui n’a pas pris en compte l’évolution constante des pratiques et des contraintes d’accès aux soins », explique ainsi le syndicat. L’augmentation des flux de patients en bloc opératoire, notamment, engendre « le contournement régulier » du modèle législatif actuel, fait-il valoir.
L’exaspération des IADE se fait d’autant plus importante que la réponse des pouvoirs publics à l’argumentaire de la profession et à ceux des deux rapports IGAS, dont le dernier a été publié en janvier, n’est pas à la hauteur. « L’administration nous enjoint de composer avec les standards hybrides d’une pratique avancée "à la française" qui factuellement peine à se déployer », s’agace ainsi le SNIA, qui défend plutôt une approche s’appuyant sur les normes internationales de la pratique avancée. Il s’opposera « farouchement à toute dérèglementation de la formation et déqualification de la profession IADE », prévient-il.
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