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Appréhender et anticiper le cancer sous toutes ses facettes

Publié le 30/10/2018
Appréhender et anticiper le cancer sous toutes ses facettes

Appréhender et anticiper le cancer sous toutes ses facettes

Les rencontres de la cancérologie française 2018

Les rencontres de la cancérologie française 2018

Les 27 et 28 novembre prochains auront lieu, à Paris, les RCFr, Rencontres de la Cancérologie française. Rendez-vous annuel de l'innovation et de l'organisation en cancérologie, l’anticipation en cancérologie sera au cœur des discussions collectives et déclinée à travers cinq thématiques : la prévention et le dépistage, l’anticipation thérapeutique et technologique, l’anticipation organisationnelle, l’anticipation par les des politiques de santé et l’anticipation des besoins et désirs des patients. Toutes ces thématiques seront abordées dans le détail et dans les grandes largeurs et quelques infirmières seront invitées à s'y exprimer lors de plénière, atelier ou autre forum. Revue de détails.

Dans un monde de mutations et d’évolutions technologiques disruptives, l’un des enjeux de la cancérologie est celui de la formation des professionnels, des patients et de leurs aidants.

Elles sont les seules à réunir patients, professionnels de santé, soignants et non-soignants, économistes, industriels, institutionnels, spécialistes des sciences humaines, juristes, mais aussi les élus… Les Rencontres de la Cancérologie Française (RCFr) sont, depuis 11 ans, le lieu privilégié d’échanges et de débats pluridisciplinaires sur l’innovation et les enjeux de la cancérologie en France. Un maître-mot pour cette édition 2018 : anticipation.

Véronique Trillet-Lenoir, oncologue (Hospices Civils de Lyon ) et Présidente des RCFr, explique ce choix en ces termes :  Anticiper, c’est s’organiser en concertation pour stimuler l’innovation et faciliter son accès. C’est aussi prévenir la maladie, et prédire les réactions de la personne à un traitement. C’est enfin prendre collectivement les mesures qui permettent la mise en perspective de la lutte contre le cancer. Anticipation rimera donc avec prévention, défis organisationnels, formation et pistes de réflexion pour anticiper les attentes et les besoins des patients.

Le malade est soigné en prenant en compte toutes les données qui le concernent (patrimoine génétique, antécédents médicaux...) dans une approche globale. Là où l’intelligence humaine n’est plus en mesure de gérer une telle quantité d’information, l’intelligence artificielle s’est révélée très efficace en offrant une capacité de calcul phénoménale.

D'un point de vue thérapeutique, comme l'a rappelé Nicolas Boissel, hématologue à l’Hôpital Saint-Louis (APHP, Paris) et professeur d’hématologie à l’université Paris Diderot, en oncohématologie, le développement de l’immunothérapie est, à l’heure actuelle, une des innovations thérapeutiques les plus prometteuses, avec entre autres, les cellules CAR-T. Ces dernières n’en sont qu’à leurs prémices mais ouvrent de nouvelles voies dans le traitement des cancers. Et de poursuivre comprendre ces mécanismes d’évolution, de résistance et d’échappement est un champ de recherche à part entière qui est à la fois passionnant et un enjeu majeur de la recherche dans la lutte contre le cancer !

Quant à l'anticipation technologique et numérique - intelligence artificielle, algorithmes de Big Data, imagerie… - elles ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de dépistage et de traitement du cancer. Cette année encore, un partenariat inédit avec l’Ecole Polytechnique et Angels Santé mettra en perspective les projets en ingénierie biomédicale, précurseurs des futures avancées dans la lutte contre le cancer ! A titre d'exemple, comme l'explique Angelo Pierangelo, ingénieur de recherche à l'Ecole Polytechnique, « les nanotechnologies pourront être également utilisées en imagerie pour exacerber le contraste entre zones saines et pathologiques. Une idée très ambitieuse est d’arriver à développer la nano-théranostique, une technique qui permet de combiner un médicament et un agent de contraste dans la même nanoparticule. De cette manière l’efficacité d’un traitement pourra être monitorée en temps réel.

Cette manifestation, ouverte aux professionnels de santé, est gratuite. Pour vous inscrire, c'est très simple.

En termes d'anticipation de la maladie par la prévention et le dépistage40 % des cancers résultent de l’exposition à des facteurs de risques évitables, liés à nos modes de vie et à nos comportements. Ainsi, sur les 355 000 cancers diagnostiqués chaque année en France, environ 140 000 pourraient être évités souligne Suzette Delaloge, oncologue spécialiste du cancer du sein à l'Institut Gustave Roussy (Villejuif).  Elle insiste également sur le fait qu’il n’existe pas de dépistage sans stress et que le dépistage comporte des impacts psychologiques, économiques et médicaux. Ma conviction est qu’il faudrait des campagnes de dépistage sur mesure, plus productives, efficaces et recevables.

L'organisation peut également bénéficier d'anticipation. C'est ce qu'appuie le Dr Mario Di Palma, oncologue médical. On constate que les progrès thérapeutiques sont en avance sur l’organisation des acteurs de santé et que le patient devient de plus en plus mobile. Les acteurs de santé doivent donc s’organiser. Or, le secteur hospitalier n’est pas encore prêt, en particulier par rapport au virage ambulatoire. Le système de santé tout entier doit se mettre au diapason, et plus précisément sur les modalités de financement. Un décloisonnement entre la ville et l’hôpital est indispensable. Un dialogue doit s’instaurer concrètement avec la nécessité de liens comme les infirmières de coordination côté hôpital ou les plate-formes territoriales d’appui, côté ville, qui organisent l’offre de soins et la rendent lisible par tous les professionnels.

Le virage ambulatoire n’est pas une invention, il s’impose à nous du fait des progrès thérapeutiques donc il faut s’adapter. Le système de santé doit évoluer et s’organiser autour de patients non présents à l’hôpital. L’enjeu est de pouvoir identifier les complications à distance et de pouvoir agir rapidement.

L'expertise infirmière au programme de la journée du mercredi 28 novembre 2018

  • Atelier Organisation territoriale des parcours de soins, avec la participation de Nicole Rama, Présidente de l'Association française des infirmières en cancérologie (AFIC)
  • Conférence plénière Anticiper l’organisation des parcours ambulatoires en cancérologie à l’horizon 2022 avec la participation de Céline Thomas, infirmière de pratique avancée en cancérologie, membre de l'AFIC.
  • Forum : Anticiper la sécurisation des parcours ambulatoires en cancérologie avec la participation de Nicole Rama, Présidente de l'Association française des infirmières en cancérologie (AFIC).

Laure Gueroult-Accolas, patiente en rémission, fondatrice de Mon Réseau Cancer du Sein, souligne de son côté, la question complexe de l'annonce d'un cancer. Peut-on l'anticiper ? S'interroge-telle. C’est une question complexe, à vrai dire on peut y répondre par oui ou par non car le parcours diagnostique est un enchaînement de signes plus ou moins alarmants qui aboutit à la rencontre de l’oncologue ou du chirurgien. A ce moment-là, la personne se doute et redoute l’annonce d’un cancer, même si à ce stade le diagnostic n’est pas encore posé. Au fur et à mesure de ce parcours, la probabilité d’une annonce de cancer augmente. C’est une période très stressante pour les patients pendant laquelle ils se sentent souvent très seuls. C’est aussi essentiel de les accompagner dans le bouleversement de leur vie qu’occasionne ce diagnostic : impact personnel, familial, professionnel... Et d'affirmer que l'on ne peut plus désormais être uniquement centré sur un hôpital ou un centre expert. Avec la prise en charge en ambulatoire, le patient va s’appuyer sur d’autres acteurs en ville (médecin généraliste, pharmacien, infirmière, kinésithérapeute, réseaux de santé, associations de patients…) afin de bénéficier d’un accompagnement plus proche de sa vie quotidienne.

 Il faut repenser le lien hôpital / ville pour mieux prendre en compte les nouveaux parcours de soins tout en préservant la sécurité, sans que le patient se sente "lâché" par les spécialistes de sa pathologie...

Enfin, l'anticipation par les politiques de santé sera également questionnée. Les Plans Cancer ont très tôt identifié la nécessité d’appréhender la maladie dans toutes ses dimensions, couvrant même l’après-cancer ou la qualité de vie pendant un cancer. Pour l'Institut national du cancer (InCa)  l’enjeu de retour à l’emploi a été clairement identifié et anticipé. La cancérologie est en effet souvent présentée comme en avance de phase, voire modélisante pour les autres activités, spécialités, pathologies. Il en a été ainsi du parcours du patient (dispositif d’annonce, réunion pluridisciplinaire, programme personnalisé de soins, …). C’est également le cas en matière de prise en charge globale et de qualité de vie.

En pratique

Les RCFr18 se dérouleront le mardi 27 et le mercredi 28 novembre 2018 à Pavillon Cambon Capucines, 46 rue Cambon, Paris 75001. Cette manifestation, ouverte aux professionnels de santé, est gratuite. Pour vous inscrire, c'est très simple. Pour avoir une vison complète du programme, téléchargez-le !

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com