Dans quelques mois, ils seront diplômés. Une nouvelle génération d'étudiants en soins infirmiers fera son entrée sur le marché du travail alors même que la profession vit des heures difficiles : manque d'effectifs, peu de moyens, heures supplémentaires ni payées ni rendues, épuisement professionnel,… Que pensent les ESI des difficultés de leur futur métier ? Comment peuvent-ils y remédier ? Des solutions peuvent-elles être envisagées ? Réponses dans ce premier numéro d'ESI way.
Les tensions se ressentent déjà pour les étudiants infirmiers (ESI) avant même qu'ils ne soient diplômés. En outre, leur formation s'en trouve affectée. Suicides , violences, mépris …, c'est dans des conditions difficiles qu'ils doivent pourtant aujourd'hui apprendre leur futur métier. Principaux témoins d'une situation inédite pour la profession infirmière, Adélaïde, Marc, Hannah,… tous sont étudiants en dernière année d'études en soins infirmiers à l'IFSI des diaconesses de Reuilly à Paris et en stage actuellement auprès de professionnels en souffrance. Leur statut de stagiaire leur permet d'observer et d'analyser les problématiques du métier ainsi que l'épuisement professionnel qui touche une grande partie de soignants.
Autrefois 80 au début de leur formation, ils ne sont désormais plus que 65 étudiants. Pour eux, c'est une évidence : beaucoup ont jeté l'éponge après une expérience en stage
particulièrement éprouvante
. Pourtant, ce métier, ils l'ont choisi et sont convaincus que les choses peuvent encore changer, que des solutions peuvent être apportées, pourvu que la communauté continue à se battre. Une mobilisation se prépare le 8 novembre
. Espérons que cette-ci fois les infirmiers, toutes spécialités confondues, descendront dans la rue ensemble
, espère Adélaïde. Une solution radicale pour améliorer la situation déplorable vécue par la profession ?
Rappelons que le 13 octobre 1988, plus de 100 000 infirmiers participaient à la manifestation
la plus suivie de l'histoire de la profession, mettant fin à un conflit qui ne dura qu'environ trois semaines. En s'unissant dans leurs revendications, les infirmiers obtinrent une augmentation de salaire ainsi que l'abrogation du décret Barzach qui devait permettre l'accès à la profession aux candidats non bacheliers. Le gouvernement fut alors contraint de débloquer plus de 152 millions d'euros (soit un milliard de francs) pour l'ensemble de la communauté infirmière. Pour Michèle Bressand, alors directrice des soins de l’AP-HP, deux séries de raisons expliquent le succès du mouvement : une profession unie pour sa reconnaissance et contre le mépris des politiques, administrateurs et syndicalistes
. Alors vivrons-nous à nouveau un 13 octobre 88 le 8 novembre prochain ? Nos étudiants infirmiers ont-ils raison de l'espérer ? A suivre.
Gwen HIGHT Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight
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