L’idée issue du débat parlementaire sur la loi relative à l’enseignement supérieur et la recherche d’une première année commune à certaines formations paramédicales fait réagir vivement le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) dont nous relayons ici les arguments.
Dans le cadre du débat parlementaire sur la loi relative à l’enseignement supérieur et la recherche débuté le 22 mai 2013 à l’Assemblée nationale, les députés ont adopté dans la nuit du 23 au 24 mai l’article 22 bis, issu d’un amendement approuvé en commission des Affaires sociales et soutenu par le député Olivier Véran. Le projet de loi doit encore passer par le Sénat.
Ce texte souhaite créer, à titre expérimental pour une durée de six ans, une première année commune à certaines formations paramédicales dont la liste est définie par arrêté conjoint des ministres chargés de la Santé et de l’Enseignement supérieur, après consultation des représentants, étudiants et professionnels, des spécialités concernées
. Le tout, sur le même modèle de l’actuelle Première année commune des études de santé (PACES) mise en place à la rentrée universitaire 2010-2011 pour les formations médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de maïeutique.
Olivier Véran, Député socialiste de l’Isère, est un médecin neurologue hospitalier : il a fait cette proposition sans consulter les organisations infirmières, ni le HCPP, Haut Conseil des Professions Paramédicales. Le SNPI est hostile à l’idée d’une « L1 paramédicale » sur le modèle de cette « L1 santé » créée par la loi du 7 juillet 2009, car nous souhaitons le respect des trois filières professionnelles : soins infirmiers, médico-technique, rééducation. Nous ne souhaitons pas que certains se retrouvent dans telle filière par dépit, au vu de ses résultats scolaires. Nos professions doivent se faire par choix. Il n’est pas nécessaire de faire une année commune pour mettre en place quelques cours transversaux, ou donner des notions de base concernant chaque métier afin de mieux prendre en charge le patient et de mieux comprendre le travail de chacun.
Ces formations ont réfléchi à leurs contenus : une nouvelle modification ne ferait qu’ajouter de la confusion dans les différentes filières. Les modalités ne sont pas les mêmes, les socles des métiers ne sont pas les mêmes, les finalités ne sont pas les mêmes ! Il serait sans doute plus intéressant de renforcer dans chaque filière, l’interdisciplinarité, la transdisciplinarité.
Nos professions doivent se faire par choix
Pour Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC , « cette mesure arrive comme un cheveu sur la soupe, et va à l’encontre de l’approche par compétences des nouveaux référentiels de formation issus de la réforme LMD des professions de santé. D’autant plus qu’une mission IGAS et IAENR est en train de faire un bilan et doit formuler des propositions d’améliorations, dans le cadre d’une véritable concertation. »
Le SNPI réclame une véritable filière LMD en sciences infirmières :
- avec une Licence infirmière, débouchant en 6 semestres sur un diplôme de Licence, et non une simple reconnaissance de grade comme aujourd’hui ;
- un master pour les cadres de santé (option gestion ou pédagogie) et les infirmières spécialisées. Mais au delà il faut construire des Master pour les infirmières de pratiques avancées ;
Quelques réactions de terrain, dans le cadre de notre consultation :
- les étudiants doivent faire un choix réfléchi et non pas un choix par élimination pour déterminer leur future orientation ;
- il faut éviter des formations fourre tout car le niveau de qualification diminuera et la sécurité des patients en pâtira ;
- pose le problème de la répartition des élèves dans tous les lieux de stage diversifiés des spécialités ;
- c’est encore nous fondre un peu plus avec les autres métiers ...comme si finalement nous avions si peu de différences entre nous.
Cet article a été publié le 29 mai 2013 par Syndicat Infirmier Snpi Cfe-cgc
Syndicat Infirmier Snpi Cfe-cgc www.syndicat-infirmier.com
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