La commission étudiante de l'ANPDE alerte sur les conditions de travail des étudiants puériculteurs et sur la multiplication des initiatives hors du cadre de l'arrêté du 28 mars 2020 portant diverses dispositions relatives à l'indemnisation des professionnels de santé en exercice, retraités ou en cours de formation réquisitionnés dans le cadre de l'épidémie covid-19
. Si les futurs IPDE apportent leur soutien à la gestion de la crise sanitaire actuelle, ceux-ci dénoncent des organisations très hétérogènes selon les Instituts de formation dont ils dépendent. L'association, aux vues des nombreux témoignages reçus d'étudiants en difficulté, appelle chacun au respect des décrets et instructions, relatifs aux étudiants en santé dans la gestion de la crise.
Apparemment, plusieurs signalements sont remontées à l'ANPDE faisant part d'irrégularités dans le traitement des étudiants venant en renfort face à l'épidémie de coronavirus. En effet, certains instituts de formation ont choisi de réquisitionner les étudiants dans les établissements de santé sans convention ni contrat. Or, l'instruction relative aux aménagements des modalités de formation du 18 mars 2020
souligne que, concernant les réquisitions : Les étudiants seront assimilés dans le cadre de ces réquisitions à des collaborateurs occasionnels du service public et indemnisés directement par la CNAM
. Est abordé également le cas des vacations : Des vacations en soins infirmiers peuvent être proposées aux étudiants des formations spécialisées (IBODE, IADE, IPA, PUER, Cadres de Santé infirmier). Un contrat de vacation signé par l'étudiant et l'établissement employeur couvre alors l'étudiant qui devient salarié et donc rémunéré à ce titre par son employeur.
Des événements inégaux sont relatés par de nombreux témoignages d'étudiants inquiets. On constate également des cas où des étudiants sont sans contrat et s'avèrent parfois menacés de voir leur formation prolongée de 2 mois s'ils ne se portent pas bénévoles pour aider les services de soins :A notre retour de stage, il nous est demandé d'aller aider les professionnels de santé face à la crise sanitaire et de trouver des hôpitaux pour nous accueillir en tant qu'infirmiers bénévoles « stagiaires ». [ ... ] notre école prend le soin d'ajouter qu'en cas d'absence à ce « stage », la fin de notre formation serait reportée de deux mois.[ ...] Ce qu'il faut savoir, c'est que certains étudiants ont été désignés pour garder les enfants des soignants à l'institut de formation. Ces étudiants sont donc eux, épargnés de toutes recherches d'un établissement souhaitant les accueillir et ainsi ne pas prolonger leur formation.
Le flou artistique pour les étudiants
Dans certains instituts de formation la situation est encore plus floue ! Des maquettes de stages sont modifiées et deviennent un mélange de stage et de réquisition ! Nous devons réaliser 60% de notre temps de stage à la crèche et ensuite nous pouvons être attribués à n'importe quel service de pédiatrie 40% [ ... ] nous avons été informés qu'on allait effectuer les tâches d'auxiliaires
. Or , l'instruction du 18 mars concernant la participation des étudiants en santé dans la lutte contre le Covid-19 est très claire : si les maquettes pédagogiques peuvent être modifiées et un positionnement anticipé d'une période de stage pour ces mêmes étudiants est également possible
, les étudiants ne doivent pas être pénalisés, il est donc préconisé d'adapter le plus possible le parcours de stage à la situation présente
. Pourtant, les IFSi ne semblent, du moins pas tous, ouverts à la discussion avec les intéressés. Nous sommes 14 étudiantes nous voyant refuser la réalisation des 5 typologies de stage à effectuer. [ ...] Je demande donc à ma formatrice référente si : puisque je vais à la crèche pour ce stage, est-ce que je pourrais aller à la PMI au lieu de retourner à la crèche une nouvelle fois et cette dernière me répond que non, qu'elles ne peuvent pas modifier les lignes de stage
, raconte un étudiant.
Ceci soulève des problématiques de sécurité pour les étudants mais aussi le cadre légal n'est pas vraiment respecté comme le prouve certaines situations signalées: Nous sommes en poste et certains d'entre nous sommes réquisitionnés en réanimation adulte, sans formation, sans encadrement
quant aux statuts ou contrats nous pensions que la situation était réglée car il nous a été assuré être engagés comme infirmiers et que nous signerions un contrat rapidement, quand les ressources humaines seront disponibles. Finalement, ils sont revenus sur leurs décisions. A ce jour, nous ne connaissons toujours pas notre réel statut .
Ainsi, les étudiants puériculteurs ne souhaitent pas se soustraire au soutien nécessaire à apporter à l'ensemble du personnel soignant pour garantir une continuité des soins, mais désirent le faire dans les régles et une certaine équité doit s'appliquer. C'est pourquoi la commission étudiants de l'ANPDE rappelle que l'instruction ministérielle se doit d'être respectée notamment le chapitre concernant le fait que les étudiants ont les mêmes droits de protection que les professionnels et doivent le cas échéant avoir une formation à leur arrivée dans les services s'ils ne se sont pas appropriés les règlementations d'usage auparavant. Les conditions de travail, d'ordre général doivent être respectées pour tous les étudiants, qu'ils soient réquisitionnés ou désignés. L'Association revendique également qu'un statut particulier des infirmiers diplômés étudiants soit inscrit dans les textes actuels afin de clarifier les situations de soins parfois dangereuses pour les soignants non formés.
Rédaction Infirmiers.com
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