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EN BREF

L'apprentissage des jeunes soignants face à la vieillesse

Publié le 09/08/2018

Dans une époque qui célèbre le corps jeune, beau, musclé et en bonne santé, l'hôpital et les EHPAD représentent le versant obscur de la vision idéalisée du corps. La vieillesse, la maladie et la dépendance représentent la face sombre de la société, cachée dans les hôpitaux et les institutions, mis à l'écart de la scène sociale. Quand on sait le soignant souvent très jeune, car encore dans ses dernières années d'étude, la relation soignant/soigné prend alors une dimension très singulière. Comment gérer le rapport au corps malades ou vieillissant?  Voici le sujet sur lequel Laurence Lagarde-Piron, Puéricultrice et cadre de santé au CHU de Dijon a décidé de se pencher à travers un article dans le HuffingtonPost.

L'activité soignante est avant tout manuelle et le toucher fait partie intégrante du soin. Pour réaliser ses premières toilettes, l'étudiant va devoir poser ses mains sur le corps d'une personne qu'il ne connaît pas. Il va toucher un corps, le déshabiller, le voir nu, transgressant ainsi les codes sociaux en franchissant la distance intime la mieux protégée – nous sommes loin de la poignée de main accordée à un inconnu, seul contact physique autorisé par les usages. Le toucher soignant est souvent réduit à une forme d'évidence, et pourtant, il n'est pas un acte neutre. Toucher s'apprend tout comme voir s'apprend.

Le monde visuel hospitalier peut être violent surtout dans les premiers temps de formation et d'hospitalisation. Les regards échangés avec le patient sont parfois difficiles à soutenir,L'activité soignante est avant tout manuelle et le toucher fait partie intégrante du soin. Pour réaliser ses premières toilettes, l'étudiant va devoir poser ses mains sur le corps d'une personne qu'il ne connaît pas. Il va toucher un corps, le déshabiller, le voir nu, transgressant ainsi les codes sociaux en franchissant la distance intime la mieux protégée – nous sommes loin de la poignée de main accordée à un inconnu, seul contact physique autorisé par les usages. Le toucher soignant est souvent réduit à une forme d'évidence, et pourtant, il n'est pas un acte neutre. Toucher s'apprend tout comme voir s'apprend. Le monde visuel hospitalier peut être violent surtout dans les premiers temps de formation et d'hospitalisation. Les regards échangés avec le patient sont parfois difficiles à soutenir. Les novices rencontrent des difficultés à partager ce qu'ils ressentent. Ils culpabilisent de ressentir des émotions leur semblant inappropriées, et sont convaincus qu'il faut apprendre à se "blinder".

Comme il est souvent un miroir de la sociabilité du soigné, l'étudiant infirmier va tout faire pour entretenir l'impression qu'il ne se passe rien d'anormal, qu'il gère bien la situation.
Il va tout faire pour éviter la rupture. Rupture qui pourrait être provoquée par l'âge du patient, qui peut renvoyer aux parents ou aux grands-parents, avec les émotions que cela peut susciter.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du HuffingtonPost ou liser le livre de Laurence Lagarde-Piron "Corps à corps infirmiers".


Source : infirmiers.com