Dès la rentrée 2018, les étudiants en santé devront faire un service sanitaire . Ils seront amenés, durant trois mois, à réaliser des actions de prévention dans les écoles, les universités, les Ehpad, les structures médico-sociales, les entreprises et même, à terme, dans les prisons, autour de différentes thématiques : l’alimentation, l’activité physique, les addictions ou encore la santé sexuelle. Nous avons demandé aux étudiants en Soins Infirmiers de première année de l’IFSI Antoine Béclère AP-HP de Clamart ce qu’ils pensent de ce service sanitaire.
Si vous ne parvenez pas à voir la vidéo, veuillez cliquer sur ce lien
La ministre de la santé, Agnès Buzyn, et son homologue de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, l’ont annoncé le mois dernier, le 26 février, lors d’un déplacement à l’Université d’Angers : la mise en place d’un service sanitaire obligatoire pour les 2e et 3e années qui concernera quelque 47 000 jeunes étudiants dès la rentrée 2018. En pratique, ce service sanitaire va durer l’équivalent de trois mois, à mi-temps (ou six semaines à temps plein, ou 60 demi-journées). Il débutera par « une période de formation », visant à donner les outils nécessaires aux étudiants, débouchera sur une mise en pratique et se terminera par une phase de « restitution » plus théorique, en cours. Le service sanitaire donnera également lieu à l’obtention de « crédits » à l’image des unités d’enseignement. Qu’en pensent les premiers intéressés ? Nous sommes allés à la rencontre des Etudiants en Soins Infirmiers de première année à l’IFSI Antoine Béclère AP-HP, à Clamart, pour leur poser la question.
On fait déjà de la prévention sans s’en rendre compte sur nos lieux de stage, en crèches, dans les écoles ou les Ehpad, donc pourquoi pas avoir une formation plus approfondie pour être plus professionnels sur la prévention.
Le service sanitaire, plutôt une bonne mesure pour les étudiants
« Le service sanitaire, pour quoi faire ? » Sur ce point, les étudiants sont unanimes. C’est certainement « une bonne chose » qui permettra notamment « d’appuyer la politique de l’Etat par rapport à la prévention ». Les étudiants infirmiers se sentent plutôt « bien placés pour pouvoir parler prévention avec des élèves ». Pour certains, il n’est pas facile de trancher : le fait d’être jeune devrait favoriser le relationnel sur la question de l’alcool, du tabac, ou encore des maladies sexuellement transmissibles, mais pourrait aussi poser un problème de légitimité. « En étant jeunes, on fait de la prévention sur une population jeune… Je ne suis pas convaincu qu’ils vont nous prendre vraiment au sérieux », s’interroge un étudiant. Le service sanitaire permettra aussi aux étudiants de « s’entraîner ». « On fait déjà de la prévention sans s’en rendre compte sur nos lieux de stage, surtout si on est en crèches, dans les écoles ou même les Ehpad, donc pourquoi pas avoir une formation plus approfondie pour pouvoir être plus professionnels sur la prévention », souligne une étudiante.
« Améliorer la santé et les conditions de vie » de la population, surtout celle qui n’a pas accès facilement aux informations nécessaires, faire de la prévention sur des sujets importants comme « le tabac, l’alcool, les infections sexuellement transmissibles », les étudiants infirmiers se sentent particulièrement concernés. Reste la question de l’intégration de ce service sanitaire dans l’emploi du temps déjà bien chargé des étudiants, comme le souligne l’un d’entre eux : « C’est vraiment l’organisation qui me fait peur moi ».
Pour tout savoir sur les IFSI et concours de l’APHP :
Le Centre de la formation et du développement des compétences de l’AP-HP est composé de 50 instituts, écoles spécialisées et centres de formation continue, dont 16 Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et 9 Instituts de Formation des Aides-Soignants (IFAS), chacun adossé à un IFSI. Il est l'un des plus importants centres de formation paramédicale de France.
Comment s’inscrire au concours infirmier/aide-soignant ?
Pour intégrer l’un des IFSI/IFAS de l’AP-HP, l’étudiant doit passer le concours (deux concours infirmier sont organisés par an pour deux rentrées). Le choix de l’affectation se fait après obtention du concours. Plus d’informations sur le site concours.aphp.fr
Passer le concours de l’AP-HP, c’est :
- Intégrer l’un de nos 16 instituts de formation en soins infirmiers,
- Bénéficier d’une formation professionnalisante avec des stages qualifiants dans les plus grands services de nos hôpitaux à la pointe de la technologie,
- Obtenir un diplôme d’Etat grade Licence,
- Pouvoir intégrer l’AP-HP pour y exercer en tant qu’infirmier dès la fin de ses études.
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
REFONTE DE LA FORMATION
L'idée d'un tronc commun en master hérisse les infirmiers spécialisés
ÉTUDES
D’infirmier à médecin : pourquoi et comment ils ont franchi le pas
VIE ÉTUDIANTE
FNESI'GAME : l'appli qui aide les étudiants infirmiers à réviser
PRÉVENTION
Des ateliers pour préserver la santé des étudiants en santé