Entre 800 et 1.200 étudiants infirmiers étaient réunis jeudi à la mi-journée à Paris devant le ministère de la santé pour dénoncer leurs conditions de réquisition dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1), a-t-on appris de sources concordantes.
Selon la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), ils étaient 800 à être partis en milieu de matinée de Montparnasse pour rejoindre à la mi-journée le ministère de la santé. Jointe par APM, la préfecture de police a pour sa part donné un chiffre de manifestants plus élevé: selon elle, 1.200 personnes étaient réunies devant le ministère.
Contacté jeudi par APM, le président de la Fnesi, Thomas Chrétien, a précisé qu'il s'agissait d'un mouvement spontané organisé par les étudiants infirmiers d'Ile-de-France. La Fnesi et l'association des étudiants infirmiers de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) se sont jointes à ce mouvement, a-t-il rapporté.
"Malgré un cadrage national, nous constatons chaque jour et ce, depuis le début, des conditions de réquisitions inacceptables", écrit la Fnesi dans un communiqué publié jeudi.
La fédération précise qu'une délégation a été reçue par le ministère de la santé, mais que celui-ci s'est encore une fois "contenté de reformuler les avancées déjà acquises lors des précédentes négociations avec la Fnesi".
Dans un autre communiqué publié mercredi, la Fnesi a indiqué qu'elle avait proposé lundi une charte pour que les conditions de réquisitions soient respectées.
Les différents points de cette charte de "bonne réquisition" reprennent les éléments des circulaires et instructions diffusées par le ministère, a précisé jeudi à l'APM le président de la fédération.
"Nous souhaiterions que cette charte soit cosignée par le ministère de la santé et soit ensuite affichée dans tous les centres de vaccination avec un numéro de téléphone à joindre en cas de non-respect de ses conditions de réquisition", a-t-il expliqué. Le ministère, qui trouvait au départ qu'il s'agissait d'une "bonne idée", n'a finalement pas accepté de signer cette charte, a-t-il rapporté.
Interrogé sur les suites que les étudiants souhaitaient donner au mouvement, il a indiqué qu'ils allaient attendre une semaine pour "voir comment évoluaient la situation".
Dans un communiqué publié jeudi, SUD Santé-sociaux dénonce également les conditions de réquisitions des étudiants infirmiers.
L'organisation juge "scandaleux" que l'Etat "oblige les étudiants à vacciner même en l'absence d'encadrement diplômé" et "bafoue les règles élémentaires concernant la préparation, la traçabilité et la responsabilité d'une injection".
Le syndicat affirme en outre que les étudiants sont placés "en situation d'exercice illégal", rappelant que, selon le code de la santé publique, les infirmiers diplômés d'Etat sont habilités "à pratiquer l'injection du vaccin antigrippal, à l'exception de la première injection sur certaines personnes".
Début décembre, plusieurs centaines d'étudiants infirmiers avaient déjà manifesté devant le ministère de la santé pour les mêmes raisons.
Depuis, la ministre de la santé a publié une instruction et a écrit aux étudiants infirmiers et en médecine pour les rassurer sur les conditions de réquisition et pour préciser les montants des rémunérations. Elle a également aménagé les réquisitions pendant les congés de fin d'année.
Par ailleurs, dans un communiqué diffusé jeudi, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) dénonce le fait que "çà et là, des préfectures et/ou des Ddass [directions départementales des affaires sanitaires et sociales] continuent de réquisitionner des médecins généralistes en activité" pour les centres de vaccination alors que la ministre de la santé et le Premier ministre avaient affiché la volonté du gouvernement de ne pas détourner les généralistes de leur activité de médecins de premier recours pendant les épidémies hivernales.
Le SNJMG indique qu'il "condamne ce double discours des pouvoirs publics" et "renouvelle sa demande d'arrêt de toute réquisition de médecins généralistes, installés ou remplaçants".
Le syndicat affirme aussi qu'il "soutient les médecins généralistes de l'Essonne" qui devraient manifester vendredi matin devant la Ddass à Evry.
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