Le coût de la rentrée pour les étudiants en soins infirmiers

La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI) a évalué le coût de la rentrée pour ceux-ci, en se basant sur l'indicateur du coût de la rentrée élaboré par la FAGE (Fédération des associations générales d'étudiants), dont elle est membre, et sur les chiffres communiqués par les IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers).

En additionnant les frais de concours, d'inscription à leur IFSI et les frais de sécurité sociale et de scolarité (ces derniers uniquement pour le secteur privé), elle aboutit à un total de 559,16 euros en moyenne.

Mais ce chiffre recouvre une première différence, entre le secteur public - 455,81 euros en moyenne - et le secteur privé : il faut ajouter 659,35 euros en moyenne pour les frais de scolarité, qui doivent être réglés en septembre. Cette dernière moyenne masque elle-même de grandes disparités, puisque les frais de scolarité peuvent grimper jusqu'à 1270 euros par an.

À cela, l'étudiant doit ajouter cautions, frais d’agence, assurance, premier loyer, matériel pédagogique, frais de transport, frais d'alimentation, loisirs. Il démarre donc son année en dépensant en moyenne 2 601, 79 euros pour le mois de septembre ! La FAGE a calculé que ce coût pour la rentrée 2010 est en hausse de 1,7 % par rapport à l'année précédente.

Au passage, la FNESI fait remarquer que l'obtention de l'AFGSU niveau 2 (Attestation de formation aux gestes et soins d'urgence) peut aller jusqu'à 350 euros par étudiant. D'après elle, il serait souvent à la charge de celui-ci. La circulaire du ministère de la santé du 27 mai 2010 précise pourtant qu'elle ne devrait pas dépasser 200 euros, "si le matériel est fourni par l'étudiant". Mais elle ne dit pas qui paie, l'étudiant ou l'Institut. La FNESI réclame également le respect de l'arrêté du 21 avril 2007 qui enjoint les IFSI d'informer leur conseil pédagogique de leur budget.

La FNESI a émis plusieurs propositions :

• Un réinvestissement fort de l'État dans la formation permettant des frais d'inscription des étudiants en soins infirmiers égaux à ceux des étudiants de l’Enseignement Supérieur.
• Les même bourses, montants et critères d'attribution, pour tous les étudiants, quelle que soit la filière.
• Un alignement des montants des bourses des étudiants du secteur sanitaire et social sur celles des étudiants de l’Enseignement Supérieur.
• Une prise en charge des frais de formation pour l’AFGSU par l’État : financement pour les étudiants ou pour les formateurs des IFSI afin qu’ils puissent dispenser eux-mêmes cette formation.

Une étude un peu ancienne de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques - ministère de l'emploi), puisqu'elle portait sur des étudiants ayant obtenu leur diplôme en 1998, notait que la plupart étaient "d'origine modeste", "en majorité issus de familles dont le chef de famille est employé (26,2 %)" ou ouvrier et (15,4 % ; assez peu étaient "issus d'une famille dont le chef est cadre (14,3 % des cas), contrairement aux autres diplômés du secteur de la santé ou du social (24,2 %) ou aux titulaires de diplômes universitaires (20,7 % pour les 1er cycles et 25,7 % pour les 2e cycles)." Depuis, aucun travail ne s'est intéressé à la question...

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Serge CANNASSE
Rédacteur en chef IZEOS
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