Un congrès c'est fait pour se rencontrer, échanger, se former... Une fois encore, réunis à Rennes, les étudiants en soins infirmiers de la Fnesi ont montré qu'ils avaient la gnaque... et on aime ça... Pourvu que ça dure !
Il est toujours réjouissant d'observer les étudiants en soins infirmiers, tout du moins ceux qui se sentent concernés par leur formation mais surtout qui souhaitent être des acteurs de changement ici et maintenant et pour les années futures... Enthousiastes, chaleureux, solidaires, pêchus, « empêcheurs de p(en)anser en rond », ils expriment haut et fort - et c'est tant mieux - ce que beaucoup n'osent pas verbaliser...
Quelques 200 adhérents, élus, futurs élus, responsables associatifs locaux... étaient donc réunis lors du congrès national de la Fnesi du 21 au 24 novembre derniers à Rennes. A les observer et les écouter, il est évident qu'ils sont plein d'allant, très au fait de leur actualité et de l'avancée - ou non - des revendications toujours très argumentées qu'ils adressent ici et là, au ministère de la santé, à la direction générale des soins, au CEFIEC, au Parlement européen... Il y a tant à espérer pour que la formation des étudiants en soins infirmiers soit à la hauteur des espérances de chacun et que, surtout, les compétences acquises trois années durant répondent aux grands défis de santé de demain. Karina Durand, présidente de la Fnesi, étudiante L3 à Nancy, rappelle en trois mots la ligne forte de la Fédération étudiante : la Fnesi : un engagement, un choix, une identité.
Se battre pour sa formation, l'engagement des ESI...
Clarisse Amiot, vice-présidente en charge de la communication et des relations presse, étudiante en soins infirmiers (L3 CHU Bicêtre), l'explique : nous avons vécu un magnifique congrès malgré quelques belles péripéties organisationnelles... mais la solidarité et l'imagination ont joué à plein pour que finalement tout se passe pour le mieux. Pour ce faire, tant le bureau national que les deux associations hôtes rennaises ont déployé des trésors d'énergie, voire d'improvisation ! En tous cas, la finalité du congrès, à savoir la formation des étudiants, a été respecté et les thématiques abordées - responsabilités d’un dirigeant associatif, problématiques sociales, intégration universitaire, enjeux sanitaires...- fort appréciées
.
Moments forts de la manifestation, les tables-rondes du vendredi après-midi qui permettent d'aborder des sujets plus politiques. A l'ordre du jour : « Impact du maillage territorial sur la formation initiale et le système de santé » et « La démocratie étudiante : ESI impliqué au cœur de sa formation ».
Pour la première thématique, les problématiques sont nombreuses. En effet, bien que les quelques 326 IFSI installés partout en France et en départements d'Outremer proposent un maillage territorial de formation très important, l'hétérogénéité demeure en termes de qualité d'enseignement, d'implication des tuteurs, de terrains de stage, de vie étudiante ou de conditions sociales. L'impact sur l'insertion professionnelle des infirmiers nouvellement diplômés est bien là et les ESI l'ont souligné haut et fort. D'autant que l'ombre du chômage infirmier est bien réelle et que la mobilité des professionnels est dorénavant monnaie courante. Le maître mot de cette conférence fut donc « harmonisation » afin que les disparités observées tendent à disparaître voir, dans un premier temps, à se minimiser pour le bien de tous.
La deuxième table-ronde sur la démocratie étudiante a été toute aussi animée et chacun a été particulièrement attentif aux propos de Dominique Monguillon, conseillère pédagogique nationale DGOS/ministère des Affaires sociales et de la Santé. Elle a notamment rappelé le bilan à venir (fin 2013/début 2014) des instances démocratiques - largement perfectibles selon les ESI - au sein des instituts paramédicaux. La Fnesi a également rappelé l’une de ses positions majeures, à savoir la création d’un département en sciences infirmières. C'est là que se pose la problématique de la co-tutelle du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (MASS) et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR), votée par la loi Fioraso le 22 juillet 2013, toujours peu investie. Dominique Monguillon a pu cependant confirmer qu'une concertation commune est en cours entre le MESR, le MASS et la Conférence des Présidents d’Université (CPU) mais sans y inclure les étudiants... Bref, tout laisse à penser que le chemin à l'université pour les ESI est encore long !
Pour Karina Durand, après quatre jours des plus fructueux pour tout le réseau de la Fnesi, les étudiants en soins infirmiers ont réaffirmé leur volonté de s'engager pour leur formation, pour la valorisation des sciences infirmières et pour la construction d'une identité propre
. Si on ne peut que s'en satisfaire, il est évident que 2014 sera encore l'année de toutes les attentes pour les étudiants en soins infirmiers et, sans doute aussi, pour l'ensemble de la profession infirmière...
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com
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