En février 2012, Bastien Collin, alors étudiant en 3e année à l’Institut de Formation des Personnels de Santé de la Croix Rouge Française de Châlons-en-Champagne (Promotion Ex-Æquo 2009-2012) soutenait avec succès son travail de fin d’études (TFE) sur le thème « Schizo’ osent penser de moi, ça me phrène ». Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l’en remercions.
Bastien Collin introduit ainsi son travail de recherche : « Février 2009, date d’entrée dans cette formation se voulant polyvalente et dénudée de tout jugement : « Je suis obligé(e) de faire un stage en psychiatrie ? Je vais me faire agresser ! Avec tout ce que l’on voit à la télévision, ça semble dangereux ! ». J’ai entendu cette phrase un bon nombre de fois de la part de mes collègues de promotion, lors de ma première année d’études en soins infirmiers. L’appréhension d’un monde que l’on ne connaît pas est légitime en soi : la peur de l’inconnu, la peur de « l’autre », qui semble si différent de soi. En quoi « cet autre » ne mériterait-il pas sa place dans la société ?
Pour préparer le concours d’entrée à l’Ifsi, je m’étais attelé à la lecture de différents articles traitant des compétences de l’infirmier. D’une façon générale, mes lectures gravitaient autour du rôle propre ainsi que du rôle sur prescription, se centrant principalement sur les soins techniques. Les notions de prise en charge globale y apparaissent, sans pour autant s’y attarder, ce qui m’avait amené à d’autres lectures plus centrées sur le sujet de la dualité somatique/psychique.
Mon projet professionnel s’est modelé très rapidement autour de la psychiatrie, après mon premier stage dans cette spécialité, et s’est recentré plus récemment autour des unités pour malades difficiles ; « Des havres de paix où règne la violence » comme me l’a expliqué une professionnelle de santé exerçant en service de chirurgie : « Ça ne serait pas dangereux, il n’y aurait pas de grands murs tout autour. Pour être un bon Infirmier, il faut pratiquer les soins techniques, sinon, tu vas "perdre"».
Le référentiel de 1992 se voulait être l’unification de la prise en charge des patients, ne plus séparer le somatique de la psychiatrie. La conséquence directe de cette réforme est donc la disparition de la formation d’infirmiers de secteur psychiatrique, en réduisant le nombre d’heures d’enseignement. Certes, de par les nombreux cours, j’ai obtenu un certain volume de connaissances, mais qu’en est-il des axes de corrélation entre le somatique et la psyché ? Plus concrètement, la théorie apportée par les cours de psychiatrie, dans la prise en charge des personnes psychotiques ne s’appuie que sur une variable unitaire locale, c'est-à-dire le service de psychiatrie. Si je pars du principe qu’il est possible de changer cette variable, entre autre, accueillir le patient psychotique dans un service de soins généraux, avec ses contraintes de service gravitant autour de la prise en soin somatique, qu’adviendra-t-il de sa prise en charge psychiatrique ? En quoi sa pathologie mentale influencera les soins ?
Le cheminement de ma réflexion s’est construit en référence à deux situations de stage m’ayant fortement marqué, ayant provoqué plusieurs questionnements servant de point d’encrage pour mon travail de recherche autour de la question suivante : quel est l’impact de l’image de la folie au sein de la société ? »
Lire le TFE « Schizo’ osent penser de moi, ça me phrène »
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Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@izeos.com
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