En juin 2015, Jérôme Teytaud, alors étudiant en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers du CHRU de Montpellier (promotion 2012-2015) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « L'animal comme médiateur thérapeutique ». Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Jérôme débute ainsi son travail de recherche : « Au fil de ma formation, j'ai pu constater que beaucoup de patients se retrouvaient isolés pendant leur hospitalisation. Leurs proches, lorsqu'ils en ont, sont souvent dans l'incapacité de rester aussi longtemps qu'ils le voudraient à leurs côtés. Le rythme de la vie moderne et ses impératifs, la fermeture de certains hôpitaux de proximité et la centralisation des soins les plus techniques sur de grands établissements hospitaliers ont certainement une influence sur ce point. De plus, les infirmiers ont vu leur charge de travail s'alourdir par de nombreuses tâches administratives et doivent s'adapter à la généralisation programme de l'informatisation dans les établissements de soins. En conséquence, les infirmiers ont parfois moins de temps qu'ils le souhaiteraient à consacrer à leurs patients. Cette carence relationnelle peut amener à l'ennui, voire engendrer une perte de moral du patient isolé. Or, il est prouvé que l'état psychologique et émotionnel influe sur le somatique. Il est donc important de prendre en compte l'isolement pour adapter la prise en soins des patients.
Depuis l'âge de 14 ans, j'ai passé la majorité de ma vie en zone rurale. J'ai longtemps travaillé dans le milieu équestre, notamment dans des structures accueillant des personnes ayant des difficultés d'insertion sociale et/ou professionnelle. Au fil des années, j'ai remarqué que le contact avec les animaux permettait à des personnes fortement désocialisées de recréer un lien, d'abord avec les animaux, puis, progressivement avec d'autres personnes. Cela commençait par des moments de jeux avec les animaux (lancer la balle au chien, randonnée avec le cheval…) puis était progressivement partagé avec le groupe. Cette première expérience professionnelle m'a permis de me forger la conviction, sans pouvoir l'expliquer, que la présence d'un animal pouvait contribuer à rompre l'isolement social.
C'est pour cette raison que je me suis intéressé aux soins à médiation animale. J'ai souhaité savoir si les effets que j'ai eu l'occasion d'observer lorsque j'exerçais mon ancien métier pouvaient trouver des applications dans les soins infirmiers. J'ai donc cherché à définir les soins à médiation animale et ses effets relatés dans la littératures sur les plans psychique, physique et social. Ensuite, j'ai consulté les textes législatifs pour connaître le cadre légal de ce soin et savoir s'il pouvait s'intégrer à la pratique infirmière. Pour finir, j'ai mené une enquête de terrain auprès d'infirmiers hospitaliers travaillant dans un service qui pratique le soin à médiation animale. Cela m'a permis de confronter mes recherches au terrain et d'observer les modalités de réalisation des séances de soins à médiation animale et leurs effets immédiats sur les patients qui participent. »
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Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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