En juin 2018, Anaïs Rigaudeau, étudiante en soins infirmiers à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers des Diaconesses de Reuilly, à Paris, (promotion 2015-2018), soutenait avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : "L’aidant naturel à l’hôpital : cet autre acteur de soins". Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’infirmiers.com et nous la remercions.
Voilà comment cette étudiante nous explique le choix de sa question de recherche. "Mon expérience en tant qu’auxiliaire de puériculture, exercé dans un service de pédiatrie générale pendant cinq ans, m’a permis de constater l’importance d’intégrer les parents dans la prise en soin de leur enfant, mais également de remarquer que cette intégration n’était pas toujours constante, ni facile pour les équipes. Pendant ma formation en soins infirmiers, et lors
des différents stages effectués, je me suis aperçue que cette intégration des proches est encore plus inconstante lorsque les patients sont majeurs.
J’ai été marquée par le fait que la représentation du soin qu’ont les soignants diffère de celle qu’ont les familles des patients
En effet, dans une politique de réduction des temps d’hospitalisation, et à l’ère d’une augmentation des maladies chroniques, les aidants naturels prennent une place de plus en plus importante dans la prise en soins du patient à domicile. L’objectif de cette étude est de s’interroger sur cette place en établissement de soins. Lors de l’hospitalisation du patient, quelle place l’infirmier peut-il laisser à cet aidant ? Existe-t-il des différences selon la durée de séjour du patient ? Selon son âge (majeur/mineur) ? Y a-t-il un impact sur la qualité et la sécurité des soins ?
Je me pose également les questions suivantes : de quelle(s) information(s) ont besoin les aidants naturels pour prendre en soin les patients selon les attentes de l’équipe soignante ?
Afin de répondre à ces questions, et après avoir effectué des recherches dans la littérature scientifique, j’ai mené quatre entretiens semi-directifs auprès d’infirmières exerçant dans des services différents : pédiatrie court séjour, pédiatrie moyen/long séjour, adulte court séjour, et adulte moyen/long séjour. Les résultats mettent en évidence que cette intégration des aidants naturels aux soins du patient diffère selon la durée de séjour et l’âge du patient. Les infirmières peuvent laisser à l’aidant naturel aussi bien des soins de maternage que des soins techniques, sans baisser pour autant leur vigilance sur la qualité et la sécurité des soins.
En droit de la santé, la place des aidants est reconnue indirectement par divers textes qui régissent la présence des familles dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux. En revanche, aucun texte de loi ne légifère, à ce jour, la place que le soignant doit laisser à l’aidant naturel dans la prise en soins du patient en établissement de soins. Il existe ainsi un "vide" juridique.
En tant qu’infirmier, il est important de respecter aussi bien la volonté du patient que le choix de l’aidant de participer ou non aux soins effectués en établissement de santé. Il est toutefois nécessaire de l’accompagner et de le former au mieux aux soins qu’il sera amené à reproduire à domicile."
Lire le TFE - "L’aidant naturel à l’hôpital : cet autre acteur de soins" (PDF)
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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