En juin 2016, Malik Ben-Razli, alors étudiant en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers du Creusot-Montceau (promotion 2013-2016) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Derrière le sens d’une profession ». Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Malik débute ainsi son travail de recherche : « Tout a commencé en février 2013 lors des journées portes ouvertes à l’Institut de formation en soins infirmiers. C’est ici qu’a débuté mon envie de découvrir le monde du soin. Un monde où l’humain, le don de soi et la bienveillance prennent toute leur place. A ce moment-là, je voulais devenir infirmier car je voulais me rendre utile aux autres. Pour moi, ce métier correspondait à mon souhait. Toutefois, je n’avais aucune connaissance précise de ce qui allait m’attendre durant mes trois années de formation. En réalité, le seul aperçu que j’avais de ce métier était lié à une hospitalisation remontant à mes 16 ans durant laquelle j’ai subi une légère opération chirurgicale. Je voyais les soignants se relayer à tour de rôle, au pied de mon lit me demandant si je ne manquais de rien, si tout allait pour le mieux. Ils essayaient de me connaître un peu plus, de savoir qui j’étais, ce que je faisais. Tout cela avec le sourire. Ainsi, le métier d’infirmier renvoyait pour moi aux infirmiers que j’avais rencontré lors de ce séjour à l’hôpital.
Néanmoins, la réalité était toute autre lorsque je mis mon premier pied dans une structure hospitalière. Cette fois-ci, ce n’étaient pas les infirmiers qui venaient soulager mes douleurs, mes souffrances. Cette fois, c’était à mon tour de faire de même pour les patients. Des patients que je ne connaissais pas, tous différents, tous uniques. Je les approchais au plus près de leur intimité. Je leur parlais, les touchais. J’effectuais des soins sur ces personnes. Oui, je précise, « sur » ces personnes. Effectivement, il m’arrivait parfois de ne pas penser au « pourquoi » du sens mais plutôt au « comment » du geste. C’est ainsi que, durant la majeure partie de ma formation, je me suis concentré sur l’acte dans le soin, la technicité du geste. Il m’arrivait de ne pas prendre en compte ce que le patient me disait au moment où je réalisais ce type de soins auprès de lui. J’étais complètement isolé dans ma conception du soin infirmier.
Puis, une situation est venue m’interpeller au cours d’un stage de début de 3e année dans un service de court séjour gériatrique durant lequel je me suis retrouvé face à moi-même. J’ai dû faire face à des éléments que je ne maîtrisais pas ou plutôt, que je ne voyais pas depuis le début de ma formation : le sens du soin infirmier. Lors de cette situation, j'ai été confronté au décès d’une patiente que je prenais en charge. C’est à ce moment-là qu'une prise de conscience a débuté et qu’un questionnement s’est déclenché. Qu’est-ce que moi, Malik, je faisais dans cette formation ? Pourquoi avais-je choisis de me lancer dans cette aventure couverte d’inconnus ? Qu’est-ce que j’apportais aux patients ? Pourquoi ? De quelle manière ? Mais surtout, quel sens donnais-je à ma pratique soignante ? Quel sens donnais-je au soin infirmier ? Ne se résumait-il qu’à un aspect purement technique ? Pour répondre à ces différentes interrogations, un long cheminement plein de réflexions m’a nourri afin de mieux comprendre ce que je faisais, pourquoi et comment ».
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Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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