Une minute de silence sera respectée mercredi 24 mai dans tous les hôpitaux de France en hommage à la victime, Carène Mezino, 37 ans, attaquée au couteau lundi en début d'après-midi, et décédée dans la nuit de lundi à mardi. L'infirmière est morte en dépit de «nombreuses heures de prise en charge au bloc opératoire et en réanimation», a précisé le CHU dans un communiqué.
Condoléances
Le salon SantExpo, qui réunit les acteurs du secteur de la santé, s'est ouvert mardi sur de multiples messages d'émotion. «C'est terrible parce qu'elle faisait son métier pour nous, pour le ciment social qu'est la santé, pour remplir une mission de service public et c'est intolérable de penser que le matin, on peut se lever et ne pas rentrer chez soi», a déclaré Patrick Chamboredon, président de l'Ordre National des Infirmiers dans son allocution d'ouverture au salon infirmier, mardi.
«Devant ce drame, nous présentons nos condoléances à la famille et aux proches de la victime, à ses collègues, à tous les salariés du CHU, et plus largement à tous et ceux qui travaillaient avec elle, qui la côtoyaient dans son travail et qui l’appréciaient», a déclaré l'Ordre dans un communiqué, publié le même jour. L’ONI fait également savoir qu'il «prendra contact avec la famille dans les plus brefs délais pour lui proposer l’aide et l’accompagnement dont elle pourrait avoir besoin, et activera si elle le souhaite le processus d’entraide ordinale». L'Ordre, qui a «pris la décision de se porter partie civile dans ce dossier», a également une pensée pour la Secrétaire médicale blessée dans le même drame, à qui il souhaite «un plein rétablissement».
Une fois le temps du recueillement passé, la question de la sécurité des soignants devra être traitée en priorité.
La sécurité des soignants, une priorité
Au-delà de l'émotion, l'instance alerte une fois de plus sur les violences dont sont victimes les soignants. «Les professionnels de santé et notamment les infirmiers sont trop souvent en première ligne des tensions de notre société. Plus que jamais, la lutte contre les violences faites aux soignants, qui exercent une mission essentielle au service de la population dans tout le territoire, doit être une priorité absolue. L’Ordre National des Infirmiers présentera prochainement ses propositions au gouvernement et se rendra entièrement disponible pour travailler avec les pouvoirs publics sur ce sujet», a-t-il ajouté.
Convergence Infirmière adresse également «toutes ses condoléances à la famille» de la victime, «à ses amis et à l’ensemble des équipes du CHU de Reims. Toute la profession infirmière est aujourd’hui endeuillée par ce décès tragique. Nous adressons également toutes nos pensées à la secrétaire médicale grièvement blessée», a réagi le syndicat dans un communiqué mardi. «Ces agressions rappellent encore une fois la violence croissante à laquelle nous faisons face au quotidien alors que notre métier est celui de prendre soin des autres. Une fois le temps du recueillement passé, la question de la sécurité des soignants devra être traitée en priorité», a-t-il souligné.
Ils étaient engagés pour les autres
Parmi la classe politique, les hommages se sont multipliés.
Cette agression «est un drame qui nous anéantit tous», a déclaré le ministre de la Santé François Braun lors du salon Santexpo organisé par la Fédération hospitalière de France (FHF). Avant lui, le président de la FHF, Arnaud Robinet, également maire de Reims, a quant à lui «déploré la disparition de l'une des nôtres». «Carène exerçait son métier d'infirmière avec passion, fière d'apporter, au quotidien, soins et humanité», a-t-il ajouté, appelant à «tout mettre en oeuvre afin de faire reculer la violence dans nos sanctuaires du soin».
Le président Emmanuel Macron a publié un message sur Twitter, associant ce drame à la mort de trois policiers du Nord dimanche dans une collision et à celle d'un agent de la Direction interdépartementale des routes Atlantique (Dira) fauché par une voiture lundi en Charente-Maritime. «À Villeneuve-d'Ascq, Reims, Sainte-Soulle, en quelques jours, plusieurs agents de l’État ont perdu la vie dans des conditions tragiques. Ils étaient engagés pour les autres», a-t-il écrit.