Silence gardé, diplôme certifié, de Alexia Pacas (éditions Jets d'encre)
C’est l’histoire d’un parcours de combattante. Celui d'une jeune femme qui voulait devenir infirmière afin de s'épanouir en prenant soin des autres. Trois années d'études et de stages qui l'ont faite déchanter, et une parole libérée. A écouter.
Avec cette « chronique d'une étudiante infirmière entre espoir et indignation », Alexia Pacias dresse un sombre tableau de ses trois années de formation. Entre doutes, chagrins, colères, victoires, erreurs, et surtout difficultés rencontrées lors de ses multiples stages. La jeune femme qui rêvait de prendre soin des autres raconte dans le détail brimades et irrespect subis alors qu'on ne cesse de lui demander de refaire ses preuves et qu'elle se retrouve dans des situations confinant à l'humiliation lors de longues journées où le stress tend à devenir permanent. Son niveau peut d'ailleurs être corrélé au manque de formation de l'étudiante se retrouvant plongée dans la dure réalité du soin infirmier. Avec un premier stage qui arrive si vite quand on n'a eu que six semaines pour appréhender la connaissance de base du métier. Alexia atterrit alors dans une clinique psychiatrique pour une mise dans le bain délicate. On l'accompagne ensuite d'ephad en hôpital où elle va devoir trop rapidement gérer seule des perfusions, condamnée à se tromper.
S'il y a de bonnes surprises tels que le stage d'infirmière scolaire où l'étudiante se sent valorisée, on retient davantage la position de stagiaire guerrière se retrouvant parfois à terre. Et même patiente, victime d'un surmenage qui se manifeste par l'apparition de plaques rouges attestant d'une allergie à ses conditions de travail, comme le diagnostique immédiatement un médecin. Souvent la tentation de renoncer gagne Alexia, et mainte fois elle se dit : « si je subis une fois de plus de la méchanceté, j'arrête tout ». Mais elle tient bon jusqu'à l'arrivée du Covid qui l'amène à rejoindre en renfort le SAMU, avant d'enchainer avec son dernier stage pré-professionnel, « le plus stressant ! »
Diplôme en poche, Alexia a pris une autre voie en se lançant dans de nouvelles études de neuropsychologie, mais l'intérêt de son récit n'est évidemment pas d'inciter à renoncer à celles d'infirmière. Seulement de libérer une parole en brisant le silence. D'autres cris du cœur l'accompagnent à la fin du livre en posant eux aussi la problématique de l'encadrement des stages qui vont souvent très bien se dérouler mais peuvent virer au quasi cauchemar dans certaines équipes. Une réalité humaine à ne pas masquer, la difficulté du métier d'infirmière ne justifiant pas un manque d'humanité.
Et aussi...
IFSI
S'engager dans les études infirmières, éditions Seli Arslan
Ce livre collectif n'est pas une réponse au témoignage d'Alexia Pacas, mais il propose un tout autre regard sur les études infirmières, invitant à s'y engager. Et surtout à faire en sorte que la volonté d'exercer ce métier, toujours très forte, ne s'amenuise pas dès les premiers contacts avec sa réalité. Quelles sont les voies à suivre pour éviter la désillusion ? Voilà un questionnement qui touche l'ensemble des acteurs du soin, et ne se limite évidemment pas à des stages qui peuvent s'effectuer dans un contexte où les encadrants ne sont pas suffisamment disponibles pour les étudiants. En abordant sous toutes ses facettes la notion d'engagement qui est assurément aussi multiple qu'essentielle dans le parcours de l'infirmier, ce livre éclaire la situation et apporte de quoi soutenir la motivation de celles et ceux qui seront appelés à soigner. Que l'on soit étudiant, encadrant ou formateur, il constitue une aide précieuse pour relever chacun des défis pédagogiques et professionnels susceptible de se poser. Sans bien sûr oublier de prendre en compte les inévitables phases de doute qui pourraient finalement être essentielles à une construction identitaire professionnelle.
IADE
Principe et protocoles d'anesthésie en chirurgie oncologique, de L.Bezu, L.Bordenave, S.Suria (éditions Arnette)
Voilà un ouvrage qui répond à un besoin résultant de la sur-spécialisation des anesthésistes-réanimateurs et des infirmiers anesthésistes amenés à travailler avec des malades du cancer. Ils se doivent de faire avec les caractéristiques particulières de ces derniers, et surtout de s'adapter à l'évolution des interventions oncologiques et des traitements ainsi qu'à l’impact immunologique de la chirurgie, de la douleur et parfois des agents d’anesthésie. Trois praticiens de l'Institut Gustave Roussy ont donc coordonnés les interventions d'une trentaine de spécialistes pour constituer ce premier livre d'onco-anesthésie. De l'ambiance à créer dans un poste opératoire pour limiter l'anxiété et ses effets sur la douleur aux techniques d'épargne transfusionnelle en passant les protocoles d'anesthésie spécifiques à chaque organe, il se veut aussi exhaustif que possible, tout en aspirant à évoluer, les coordinateurs se présentant comme à l'écoute de toutes les remarques susceptibles d'apporter des soins toujours plus optimisés aux patients. L'ouvrage est ainsi appelé à s'actualiser, et à devenir un incontournable des services de chirurgie oncologique.
ÉTUDES
Rentrée en IFSI : les conseils de pro pour réussir votre année
CONSEIL D’ÉTAT
Aides-soignants : le dispositif d'accès à la formation d'infirmier est maintenu
PROPOSITION DE LOI
Statut d'aide-soignant indépendant : un texte suscite la colère des IDEL
FORMATION
Les différentes voies d'accès aux études en soins infirmiers pour les aides-soignants