Quels sont les mécanismes qui entrent en jeu dans les pratiques addictives ? Comment reconnaître les signes caractéristiques de tels comportements chez nos collaborateurs ? Les Prs Laurent Karila et Boris Hansel nous éclairent, dans un article récent, sur les circuits cérébraux qui se désynchronisent dans cette situation et sur les déterminants intrinsèques et extrinsèques qui favorisent l’apparition de cette maladie, car ça en est une...
Il n’est pas rare d’apprendre, par l’intermédiaire des membres de notre équipe ou de leurs proches, que certains de nos collaborateurs sont "addicts" aux tranquilisants, à l’alcool, au cannabis, voire pire. Souvent d’ailleurs, des signes distinctifs peuvent apparaître dans leur comportement ou leur relation interpersonnelles qui peuvent refléter des pratiques de ce type.
Les déterminants extrinsèques qui favorisent les addictions
Les raisons de ces pratiques addictives sont, la plupart du temps, d’ordre privé, voire la résultante d’une hygiène de vie peu propice à la stabilité ou au "self-care". Mais il faut bien reconnaître que l’environnement hospitalier et médico-social est également un milieu qui, en générant fatigue, stress, burn-out parfois, ou manque de reconnaissance entraîne ses acteurs vers des consommations excessives de substances apaisantes, euphorisantes, voire hallucinogènes. Sans compter les rythmes de travail de nuit qui, nous le savons tous, sont très perturbants pour l’horloge biologique et parfois pour l’équilibre psychologique de certains professionnels plus fragiles que d’autres. C’est dans cette population de soignants que l’on trouve en effet les cas les plus nombreux de fumeurs, consommateurs d’alcool et/ou de tranquillisants ou boulimiques.
Reconnaître les symptômes grâce à la règle des cinq C
Mais comment repérer les addictions d’un des membres de son équipe ? Quels sont les signes physiques ou comportementaux qui pourraient évoquer une addiction chez lui ? Les Prs Laurent Karila, Professeur d’addictologie et de psychiatrie, et Boris Hansen, endocrinologue à l’Hôpital Bichat (AP-HP), nous donnent, dans un article qu’ils ont rédigé pour le Web magazine The Conversation, quelques pistes pour comprendre les mécanismes qui entrent en jeu dans ce cadre et pour identifier les signes distinctifs d’une éventuelle addiction chez nos collaborateurs. Ce processus pathologique comporte, disent-ils, un premier temps de consommation répétée, d’intensité variable selon les personnes, avec des signes de manque et/ou d’accoutumance. La personne perd, dans un second temps, le contrôle de la situation et montre une envie irrésistible de consommer - craving - en dépit des risques médicaux, psychologiques ou sociaux que cela comporte.
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Bruno Benque
Rédacteur en chef du site Cadredesante.com
@bbenk34